Cri de désespoir et grève de la faim, le message poignant de Chadha Hadj Mbarek

Détenue depuis 797 jours, la journaliste Chadha Hadj Mbarek a décidé d’entrer en grève de la faim pour protester contre ce qu’elle dénonce comme une injustice et un harcèlement systématique.

Dans une lettre transmise via son frère, ce jeudi 25 septembre 2025, Chadha Hadj Mbarek a exprimé depuis sa cellule un véritable désespoir face à l’inaction des autorités judiciaires et l’absence de date pour l’audience en appel après une condamnation en première instance à cinq ans de prison, rendue il y a sept mois.

Chadha Hadj Mbarek affirme avoir fourni toutes les preuves de son innocence et avoir adressé des courriers aux plus hautes autorités, y compris au président de la République, dans l’espoir d’obtenir justice. Cependant, ses démarches sont restées sans réponse, renforçant sa conviction qu’elle est « ciblée avant d’être accusée».

​La journaliste a également révélé avoir été victime d’une agression par une autre détenue, il y a plusieurs mois, ce qui a entraîné une blessure persistante à la main droite. Elle affirme avoir porté plainte mais que le parquet n’a encore pris aucune mesure à ce jour.

Chadha Hadj Mbarek rappelle aussi qu’elle a déposé, en février dernier, une plainte contre une personne qu’elle identifie par ses initiales (N. H. M.), l’accusant d’avoir mené une campagne de diffamation, de calomnie et de diffusion de fausses informations à son encontre, ainsi que d’incitation à la haine. « Cette plainte, tout comme la précédente, n’a reçu aucune suite de la part des autorités», a-t-elle déploré.

​Dans sa lettre, Chada Ben Haj Mbarek confie que ces « épreuves l’ont usée lui donnant un sentiment d’impuissance et d’injustice», ce qui l’a poussée, malgré sa santé fragile, à choisir la grève de la faim comme dernier recours pour exiger «le droit de se défendre par les voies légales»

Enfin, elle a remercié ceux qui l’ont soutenue, tout en appelant les organisations et les défenseurs des droits humains, et à leur tête le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), à assumer leurs responsabilités en soutenant davantage sa cause.

Y. N.

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