Report du procès de Mustapha Djemali et Abderrazek Krimi

Six travailleurs humanitaires travaillant pour le Conseil tunisien pour les réfugiés (CTR), une organisation humanitaire qui a collaboré avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) pour examiner les demandes d’asile en Tunisie, sont accusés d’avoir facilité l’entrée clandestine de migrants dans en Tunisie, point de transit essentiel pour ceux qui cherchent à rejoindre l’Europe. Ils ont comparu devant le jeudi 16 octobre 2025 devant le tribunal de première instance de Tunis.

Des groupes de défense des droits humains tunisiens et internationaux ont condamné le procès, affirmant qu’il criminalisait l’aide aux réfugiés et aux migrants.

Parmi les accusés figurent le directeur de la CTR, Mustapha Djemali, un ressortissant tuniso-suisse de 81 ans, et le chef de projet, l’universitaire Abderrazek Krimi, tous deux détenus depuis plus d’un an et demi dans l’attente de leur procès.

Quatre autres employés ont été inculpés dans cette affaire, mais n’ont pas été placés en détention. Ils sont tous accusés d’«hébergement» de migrants et d’«aide à l’entrée illégale» en Tunisie, selon un avocat.

La défense a demandé le report du procès et l’audition du HCR, ainsi que la libération provisoire de Djemali et Krimi, leur détention provisoire ayant dépassé la limite légale de 14 mois.

Le juge a cependant rejeté les deux dernières demandes et décidé de reporter le procès au 24 novembre prochain, sachant que Djemali souffre de graves problèmes de santé, selon sa fille, Yusra. Il peut à peine se tenir debout, a-t-elle dit, ajoutant : «C’est dur de le voir comme ça.»

La famille a indiqué que les accusations initiales de fraude et de blanchiment d’argent contre Djemali avaient été abandonnées.

Les accusés ont été arrêtés en mai 2024 avec une douzaine de travailleurs humanitaires, dont des membres de l’association française Terre d’Asile et de l’organisation antiraciste Mnemty, qui attendent leur procès.

Djemali et Krimi «ont été arrêtés uniquement en raison de leur travail humanitaire légitime», a déclaré Antonia Mulvey, directrice de Legal Action Worldwide, basée à Genève, citée par New Arab.

I. B.

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