Accueil » Festival de Carthage 2017 : Plus éclectique que jamais

Festival de Carthage 2017 : Plus éclectique que jamais

Comme les précédentes, la 53e édition du Festival de Carthage se veut populaire, éclectique et pour tous les goûts.

Par Fawz Ben Ali

Le nouveau directeur du Festival international de Carthage, Mokhtar Rassaâ, a tenue sa première conférence de presse, le soir du jeudi 22 juin 2017, au Ramada Hotel à Gammarth, dans la banlieue nord de Tunis, pour dévoiler le programme complet et les différents volets de la 53e édition, qui se tiendra du 13 juillet au 19 août.

M. Rassaâ a d’abord remercié les sponsors, qui ont renouvelé leur partenariat avec le festival, notamment Tunisie Telecom et Tunisair, d’autant plus que cette nouvelle édition est née dans la conjoncture économique très difficile que connait la Tunisie en ce moment. «D’ailleurs, le budget du festival a baissé de 400.000 DT», a-t-il précisé, sans indiquer le montant total de ce budget. Ce coup dur, la direction du festival a réussi à le surmonter grâce à l’aide de ses sponsors et partenaires officielles, a-t-il affirmé.

Une terre de rencontre et d’échange

La rencontre avec la presse était aussi l’occasion d’attribuer le prix du meilleur article (remporté par le journal ‘‘Le Maghreb’’) et de la meilleure photographie (remporté par le photographe Amine Landolsi), une initiative lancée l’année dernière pour encourager le journalisme culturel et l’art de la photographie.

Le directeur du festival a profité de l’occasion pour présenter le rapport de sondage réalisé par Sigma Conseil sur le regard que porte le peuple tunisien sur ce festival mythique. Ainsi le Festival de Carthage s’avère être sans surprise l’événement culturel le plus connu auprès des Tunisiens. 43% des Tunisiens ont déjà assisté au moins à une soirée du festival, 73% avouent en être plutôt satisfaits et 64% envisagent d’y assister cette année.

Quant aux préférences artistiques, 80,9% préfèrent assister à des concerts de musique, 59,5 optent pour le cinéma, 29,1% pour les spectacles de danse, 24,8 pour le théâtre et seul 0,3% pour la poésie. Des chiffrent qui ne surprennent personnes et qu’on aurait bien pu deviner sans demander au très contesté cabinet Sigma Conseil de les confirmer.

Mokhtar Rassaâ

Mokhtar Rassaâ.

Mokhtar Rassaâ a indiqué, par ailleurs, que l’affiche de cette nouvelle édition est fortement inspirée de la sculpture dédiée à Hannibal Barca par le sculpteur coréen Jun Sik. «Hannibal est ce qu’est la Tunisie de toujours, un pays résolument ouvert sur le monde et une terre de rencontre et d’échange», a-t-il dit. Quant au choix de la couleur bleue comme fond d’affiche, c’est pour faire allusion au rêve, à la sagesse et pour faire évidemment référence à la Méditerranée, a-t-il encore expliqué.

«Notre objectif est de présenter une édition qui soit à la hauteur du nom de Carthage et de l’image de la Tunisie», a déclaré Mokhtar Rassaâ, qui signe cette année sa première expérience à la tête du festival de Carthage, lui qui a longtemps chapeauté le Festival de la Médina de Tunis.

Une programmation très éclectique

Toutefois, à l’annonce du programme, les critiques n’ont pas tardé à affluer de toute part, reprochant notamment sur la présence de quelques noms qui «ne mériteraient pas leur place dans un festival aussi prestigieux que celui de Carthage».

Interrogé sur le choix de programmer 3 soirées de rap (une tunisienne et deux françaises), M. Rassaâ a expliqué que le rap est désormais une expression musicale très populaire chez les jeunes, d’ailleurs, selon le sondage réalisé par Sigma Conseil, il serait en tête des genres avec 32%, un chiffre pour le moins surprenant et qu’il va falloir confirmer par d’autres études. «Il s’agit d’un festival pour tous les Tunisiens», a répondu M. Rassaâ, d’où la programmation très éclectique où il y a un peu de tout, du rap au mezoued, en passant par la musique orientale pop, le tarab, le rock…

Le nouveau directeur du festival a, par ailleurs, annoncé que les soirées de la 53e édition seront réparties sur trois différents espaces à Carthage: le théâtre antique, l’Acropolium et le musée. Ainsi ces deux derniers espaces représenteront le prolongement géographique et culturel du festival et abriteront des spectacles de musique et de théâtre à caractère plus élitiste comme les pièces de théâtre ou encore les soirées de jazz ou de musiques acoustique et expérimentale.

Le festival poursuit encore cette année les Matinales de Carthage dans l’espace L’Agora à la Marsa qui accueillera quatre colloques pour se pencher sur les figures emblématiques qui ont marqué l’histoire de Carthage, et ce, en présence de plusieurs invités de marque entre artistes, intellectuels et figures politiques.

L’espace Cinévog au Kram accueillera également différentes manifestations culturelles et artistiques tout au long de la saison estivale comme les ateliers de théâtre, cinéma et de musique. Mais aussi des expositions et des hommages.

Théâtre antique :

13 juillet (soirée d’ouverture) : ‘‘Fen Tounes’’ (60 ans de musique tunisienne);
14 juillet : ‘‘El Madha’’ (Hadhra de Kairouan et du Sahel);
15 juillet : Faya Younan;
17 juillet : ‘‘Lemdina’’ (spectacle de Nefaa Allani);
18 juillet : Black M;
19 juillet : Ragheb Alama;
22 – 23 juillet : ‘‘La reine des neiges’’ (spectacle pour enfants) ;
27 juillet : ‘‘L’arène de Carthage’’ (concert de rap avec Balti, Akrem Mag et Kly BBJ);
28 juillet : Sherine Abdelwahab;
29 juillet : ‘‘Abdelli Show : The Last Year’’ (de l’humoriste Lotfi Abdelli);
30 juillet : Kader Japonais;
1 août : ‘‘Argentina’’ (spectacle de Tango);
3 août : Zucchero;
5 août : Ameni Souissi et Aymen Lassik;
6 août : ‘‘Terroriste moins quart’’ (spectacle de l’humoriste Raouf Ben Yaghlane);
7 août : Nassif Zeytoun;
8 août : Walid Tounsi;
9 août : Nancy Ajram;
10 août : ‘‘Pour l’amour et la paix’’ (comédie musicale de Mokdad Sehili) ;
11 août : Booba;
12 août : Emel Mathlouthi;
13 août : Lena Chamamyan;
15 août : ‘‘Aicha et le Démon’’ (pièce de théâtre de Mohamed Kouka);
16 août : Sofia Sadok;
17 août : Yasmine Azaiez;
19 août : ‘‘Baharati II’’ (spectacle de clôture).

Musée de Carthage :

16 juillet : ‘‘Houriya’’ de Leila Toubel;
19 juillet : ‘‘Ma vie rêvée’’ de Michel Boujenah;
21 juillet : ‘‘Ivresses’’ de Dorsaf Hamdani et Aida Nosrat;
23 juillet : ‘‘Qasida’’ de Rosario et Mohamed Motamadi;
24 juillet : Agathe Jazz Quartet;
25 juillet : Mortadha et Taher Guizani;
26 juillet : Asma Ben Ahmed;
28 juillet : ‘‘Massarat’’ de la troupe Ajrass et Adel Bouallague;
31 juillet : ‘‘Diwan Ajam (spectacle de stambeli, gnaoua et diwan);
2 août : Carmen Souza;
3 août : ‘‘Back on the Bac’’ de Mounir Troudi et Senda Elatri;
4 août : Sabry Mosbah.

Acropolium de Carthage :

16 août : Yamandu Costa.

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.