La démocratie représentative coûte cher aux contribuables et en Tunisie, elle coûte encore plus cher qu’ailleurs : absentéisme, indiscipline et laxisme aidant.
Selon le rapport annuel de la Cour des Comptes, les députés de l’Assemblée nationale constituante (ANC) ont bénéficié de 5,174 millions de dinars tunisiens (MDT en primes de logement et de restauration. Primes autorisées par le président de l’Assemblée et régularisées par la Loi de finances votée en 2013.
Les montants des frais de logement et de restauration ont enregistré une augmentation de, respectivement, 691% et 306% par rapport aux frais prévus dans les contrats.
D’autre part, le rapport fait état de 26.590 dinars, montant des indemnités pour les heures supplémentaires et le service de nuit accordées aux membres de la Constituante.
Ceci dit, l’assiduité des constituants n’a jamais fait l’objet d’un suivi strict, rappelle le rapport, qui ajoute que 8 d’entre eux en moyenne étaient absents chaque mois sans motif valable mais qui ont tout de même touché leurs primes d’un montant de 316.000 dinars, sachant que 9 séances plénières étaient tenues chaque mois.
L’absentéisme des députés sans motif valable dans la plupart des cas est resté le label de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) depuis 2014. Le phénomène s’est aggravé par la suite. Or ces mêmes députés n’ont jamais accepté de voter la révision des règlements intérieurs dans le sens d’une observation stricte de la discipline parlementaire.
Le rapport révèle aussi que la Constituante n’a pas respecté la loi sur l’attribution des marchés publics, particulièrement en ce qui concerne l’acquisition du programme informatique audio installé à la salle des séances. Ce marché qui prévoyait une formation de techniciens en maintenance a été confié à une entreprise privée d’un montant de 118.631 dinars sans contrat au préalable.
Hassen Mzoughi
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