Recevant, mercredi 15 novembre 2023, après-midi, au Palais de Carthage, les ministres de la Justice et des Finances, Leila Jaffel et Sihem Boughdiri Nemsia, le président de la république, Kaïs Saïed a évoqué deux dossiers liés : les biens confisqués et la réconciliation pénale. (Vidéo)
La réunion a eu lieu au lendemain de l’arrestation et de la garde à vue pour cinq jours de l’homme d’affaires – et porte-parole du parti Al-Qotb – Riadh Ben Fadhel, dans le cadre d’une affaire d’acquisition d’un lot de voitures de luxe ayant appartenu à l’ancien président Ben Ali, dont les conditions légales ont été jugées douteuses.
Concernant les biens confisqués, le chef de l’Etat a souligné que ce dossier a fait l’objet d’une manipulation outrancière et a été sujet de manœuvres dilatoires orchestrées par des lobbies dans le but de les acquérir suite à des offres moins-disantes et des subterfuges habiles pour les dévaloriser.
Le statut des biens confisqués n’a de cesse de traîner en longueur, a déploré le président Saïed, estimant qu’il est temps de fermer ce dossier et de demander des comptes à ceux qui ont dilapidé ces biens appartenant.
Selon un communiqué de la présidence, le chef de l’Etat a cité, à titre d’illustration, l’exemple d’un bien immobilier procuré par une personne (sans la citer) moyennant un montant de deux millions de dinars avant d’être cédé contre une offre juteuse de vingt millions de dinars. Il faisait allusion à une villa à Hammamet confisquée à Sakher El-Materi, gendre de l’ancien président Ben Ali, acquise et revendue par l’homme d’affaires Maher Ben Chaabane, arrêté depuis deux semaines dans le cadre de l’enquête sur cette affaire.
L’État ne restera pas les bras croisés au sujet de cette propriété ou tout autre bien public, a assuré le président de la république, se déclarant résolu à traquer les coupables au même titre que leurs complices et tous ceux qui croient encore pouvoir dilapider l’argent du peuple.
Dans ce même contexte, il a indiqué que le système juridique post-14 janvier a favorisé la montée en puissance de la corruption et de la mauvaise gestion des ressources du peuple tunisien, soulignant qu’il est inacceptable que ce dossier reste ouvert depuis plus de deux décennies.
Quiconque emprunte volontiers la voie de la réconciliation «sincère» sera bienvenu et les portes de la réconciliation lui seront ouvertes. Mais quiconque choisit une voie autre que celle de la réconciliation sera traduit en justice et assumera son entière responsabilité, a-t-il prévenu.
Le président Saïed a, en outre, affirmé que le décret-loi régissant la réconciliation pénale sera modifié afin que les dossiers puissent être traités avec la célérité requise, dénonçant l’état lamentable des biens confisqués en proie à la négligence et à l’abandon.
I. B.
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