Samir Dilou estime que Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi ne seront pas en concurrence pour la présidentielle de 2019.
Selon le député Ennahdha, Ghannouchi n’a pas encore décidé s’il va se présenter aux élections en 2019 et cela n’a pas encore été discuté au sein du parti islamiste. Mais s’il présentera sa candidature, il ne sera pas en concurrence avec Caïd Essebsi, l’actuel président de la république, a-t-il ajouté. «Ils sont dans une relation de complémentarité», a-t-il insisté, dans une déclaration à Mosaïque FM, dont l’ambiguïté laisse la voie ouverte à toutes interprétations.
Lors de la présidentielle de 2014, Beji Caïd Essebsi, alors président de Nidaa Tounes, avait axé sa campagne électorale sur une promesse : «Balayer les islamistes du paysage politique» et il a pu fédérer la majorité des Tunisiens qui l’ont porté à la présidence en affirmant que «Nidaa et Ennahdha sont 2 lignes parallèles qui ne se rencontreront jamais.»
On sait ce qu’il est advenu de ces promesses auxquelles Béji Caïd Essebsi a tourné le dos en deux temps trois mouvements pour se jeter dans les bras des islamistes et leur céder, carrément, les rênes du pouvoir.
D’ailleurs, dans son entretien, hier soir, mardi 1er août 2017, sur Nessma TV, le chef d’Ennahdha a laissé comprendre qu’il s’unira avec Caïd Essebsi («Deux têtes dans une même chechia», comme le dit si bien le proverbe tunisien) pour barrer la route au chef du gouvernement Youssef Chahed, actuellement l’homme politique le plus populaire actuellement, qu’il a sommé de ne pas se présenter à la présidentielle de 2019, à laquelle il se prépare lui-même d’arrache-pied, depuis le 10e congrès de son parti, en mai 2016.
Y. N.
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