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De Hammamet à Carthage : Lena Chamamyan fait un carton plein

Remplir le théâtre de Hammamet et deux jours après celui de Carthage, comme l’a fait la chanteuse syrienne Lena Chamamyan, est la marque d’une grande popularité. 

Par Fawz Ben Ali

Après un concert exceptionnel donné vendredi dernier au Festival international de Hammamet, la chanteuse syrienne Lena Chamamyan a retrouvé les planches du théâtre romain de Carthage pour un deuxième concert à guichets fermés le soir du dimanche 13 août 2017 pour chanter l’amour et la paix, mais aussi pour rendre hommage à la femme tunisienne le jour de sa fête, «C’est un honneur pour moi d’être avec vous ce soir pour qu’on fête ensemble cette date si importante», a-t-elle dit.

De Palmyre à Carthage

Placée sous le thème «De Palmyre à Carthage», la soirée était conçue comme un trait d’union et un dialogue entre les grandes civilisations.

En effet, Lena Chamamyan est une artiste qui ne croit pas aux frontières et cela se traduit si bien dans sa musique qui se réclame aussi bien du tarab arabe et des mélodies orientales que du classique occidental et des grandes écoles du jazz.

Lena Chamamyan ou la nouvelle Fairouz comme beaucoup aiment l’appeler, a forcé l’admiration et a su se distinguer du reste des chanteuses arabes depuis la sortie de ses deux premiers albums ‘‘Hal asmar ellon’’ en 2006 et puis ‘‘Shamat’’ en 2007, la plaçant comme l’une des ambassadrices du jazz oriental dans le monde.

Le public tunisien qui la connaît très bien à travers les réseaux sociaux où ses chansons connaissent de plus en plus de popularité, n’a pu manquer cette occasion pour la découvrir sur scène, ce fut ainsi une présence massive aussi bien à Hammamet qu’à Carthage.

Après avoir fait partie du jury des dernières Journées musicales de Carthage (JMC 2017), Lena Chamamyan revient en Tunisie quelques mois plus tard pour nous enchanter avec sa voix pure et suave et nous présenter son tout dernier opus ‘‘Ghazal el banat’’ où elle a collaboré avec des musiciens du monde entier dont le célèbre maître turc du qanun Goksel Baktagir qui l’a également accompagnée sur scène à Hammamet et à Carthage.

Mais le public tunisien attendait la soprano damascène surtout sur les anciens titres qui avaient déclenché sa carrière comme ses fabuleuses reprises de ‘‘Lama bada yatathanna’’, ‘‘Bali maak’’, ‘‘Sareri horven mernem’’ … et évidemment ses compositions personnelles les plus connues comme ‘‘Ya mayla al ghosn’’, ‘‘Ala mouj el bahr’’, ‘‘Hal asmar ellon’’, ‘‘Love in Damascus’’

Lena Chamamyan a ainsi alterné entre son vieux répertoire et ses nouvelles chansons dont la plupart sont écrites et composées par elle-même.

Etant arrivée en Tunisie deux semaines avant la date de ses concerts, elle en a profité pour répéter avec des musiciens tunisiens qu’elle a invités sur scène et pour apprendre plusieurs chansons du patrimoine tunisien qu’elle nous a présentées ce soir-là avec son délicieux accent syrien comme ‘‘Ala beb darek’’, ‘‘Ki ydhik bih eddahr’’, ‘‘Jibouli khali’’, ‘‘Om el gad twila salha’’

L’ambassadrice du jazz oriental

Lena Chamamyan nous a offert un spectacle musical de haut niveau et nous a émerveillés de sa voix inégalable escortée d’un grand orchestre aux multiples identités. Mais la force de cette artiste ne se limite pas à son timbre vocal unique mais réside aussi dans sa clairvoyance à mixer les styles et à explorer encore et toujours de parfaites fusions entre les instruments d’orient et d’occident; des fusions jazzy nées de ses rencontres et de ses voyages prenant forme dans une discographie de trois albums savamment composés.

La chanteuse syrienne a comblé le public de Carthage en chantant avec son cœur et en faisant preuve d’une grande générosité, prolongeant son concert – qui avait commencé à 22h exactes – jusqu’à presque 1h, il faut dire qu’il est difficile de quitter un public aussi enthousiasmé.

Le chemin artistique qu’a pris Lena Chamamyan n’est certes pas facile, le jazz et les fusions n’étant pas ce qu’il y a de plus populaire dans le monde arabe, mais remplir le théâtre de Hammamet et deux jours après celui de Carthage ne peut que prouver que les véritables artistes comme Lena Chamamyan ont toute leur place dans le paysage musical arabe actuel.

 

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