L’imposition de la soutenance d’une thèse refusée plus d’une fois par la commission doctorale et d’habilitation universitaire de l’Ipsi provoque des remous dans le milieu universitaire.
Dans un communiqué publié mercredi 23 août 2017, des associations appellent à plus de vigilance pour la protection des libertés académiques et à diligenter une enquête au sujet des tentatives de violation des valeurs et des usages académiques au sein de l’Institut de presse et des sciences de l’information (Ipsi).
Les organisations et associations signataires appellent à redoubler de vigilance pour la protection des libertés académiques et pour la préservation de l’autonomie des instances scientifiques. Elles insistent sur la nécessité de constituer une commission indépendante chargée d’enquêter au sujet des tentatives survenues au sein de la direction de l’Ipsi pour violer les valeurs académiques et induire en erreur le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et le tribunal administratif. Toutes ces pratiques ont pour objectif l’annulation d’une décision académique prise par la commission doctorale et d’habilitation universitaire de l’institution.
Elles exigent que des mesures légales et disciplinaires soient prononcées à l’encontre de toute personne dont l’implication dans ces tentatives aura été établie par la commission d’enquête d’autant plus que les pratiques susmentionnées, contraires à l’éthique académique, visent à imposer la soutenance d’une thèse refusée plus d’une fois par la commission doctorale et d’habilitation universitaire de l’Ipsi en raison de ses manquements aux critères de la recherche scientifique.
Elles apprécient la position ferme prise par l’Université de la Manouba et sa présidence pour la défense des valeurs universitaires et de l’autonomie de décision de la commission doctorale et d’habilitation universitaire de l’Ipsi ainsi que leur détermination à s’opposer aux pratiques de l’ex-directeur de l’institut et d’une minorité de professeurs enclins à faire prévaloir le favoritisme et l’allégeance politique sur les normes de la recherche scientifique et de sa déontologie.
Les associations signataires du présent communiqué tiennent aussi à mettre en valeur le soutien de la Fédération générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (FGESRS – UGTT) à l’autonomie des instances scientifiques et pédagogiques (conseil de l’Université de la Manouba, commission doctorale et d’habilitation universitaire à l’Ipsi).
Elles prennent acte de la décision du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique de nommer, à la suite des violations précitées et dans l’attente des prochaines élections, une directrice par intérim à la tête de cette prestigieuse institution qui souffre de nombreux problèmes et dont la réforme est devenue une nécessité absolue.
Cette dernière, ainsi que l’élimination des préjudices subis résultant du despotisme politique nécessitent la conjugaison des efforts de l’Etat et des organisations de la société civile chargées de la défense des libertés académiques et de la liberté de presse, des libertés et des droits syndicaux, de l’autonomie des institutions universitaires ainsi que de la préservation de l’indépendance des médias.
Les associations signataires:
La Fédération générale de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (FGESRS- UGTT).
L’Association tunisienne de défense des valeurs universitaires (ATDVU).
L’Association arabe des libertés académiques (OALA).
L’Association Vigilance (Yakadha) pour la démocratie et l’Etat civique.
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