Harvey Weinstein / Tarak Ben Ammar.
Le producteur tunisien Tarak Ben Ammar dirige désormais le géant TWC du très affaibli Harvey Weinstein, éclaboussé par le scandale du harcèlement sexuel.
Il débuta sa carrière en assurant le service-restauration pour ‘‘Star Wars’’. Il a très vite atteint les sommets en devenant, par exemple, conseiller de Rupert Murdoch. A présent, il est aux commandes de la TWC.
Lorsque la très affaiblie Weinstein Company (TWC) a annoncé, lundi 16 octobre 2017, une injection de capital salvatrice de la part de la Colony Capital, ce n’était pas son président, Bob Weinstein, qui a rendu publique cette nouvelle. C’est le conseiller en négociation tunisien, Tarak Ben Ammar, qui, bien que relativement peu connu du grand public, a occupé le devant de la scène.
Dans sa déclaration, Tarak Ben Ammar, directeur de la TWC, a indiqué qu’il parlait «au nom du conseil d’administration» de la compagnie pour exprimer la satisfaction du groupe de voir se réaliser cette opération de sauvetage financier conclue avec la Colony Capital, filiale de capital de risque de la Colony NorthStar, la firme internationale de fonds d’investissement privés basée à Los Angeles.
Ce plan de sauvetage a été le résultat d’une négociation marathon, le week-end précédent, menée par Tarak Ben Ammar et le président de la Colony, Tom Barrack, qui a racheté le premier studio de la TWC, Miramax, de Disney, et s’est récemment encore plus fait remarquer en devenant un ami très proche et conseiller du président américain Donald Trump.
Bref, Tarak Ben Ammar se place désormais en véritable figure de proue de la TWC à un moment où ce géant de la production cinématographique mondiale tente de sauver sa mise financière et de soigner sa réputation à la suite de l’avalanche d’accusations de harcèlement sexuel qui s’est abattue sur Harvey Weinstein, fondateur avec son frère Bob Weinstein de la TWC, en 2005.
Tarak Ben Ammar, avec Silvio Berlusconi et Anna Craxi en Tunisie, 1984.
Même s’il ne produit des films qu’occasionnellement, Tarak Ben Ammar reste indéniablement une des personnalités les plus en vue de l’industrie mondiale du cinéma: il est très proche conseiller de géants des médias internationaux comme Silvio Berlusconi, en Italie, Vincent Bolloré, en France, ou Rupert Murdoch, pour le monde anglophone. Son choix pour être le porte-parole de la TWC, en lieu et place de Bob Weinstein, laisse comprendre que Ben Ammar aura désormais la charge de parler et d’agir au nom du conseil d’administration de la Weinstein Company et de la Colony Capital, le nouvel investisseur, et de tenter également de regagner la confiance des acteurs – et actrices ! –, des réalisateurs et des distributeurs qui ont lâché la TWC ou sont sur le point de le faire.
Désormais, c’est la magie Ben Ammar qui est à l’exercice –associée à celle de Tom Barrack, citoyen américain d’origine libanaise…
Marwan Chahla
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