En participant au dialogue national sur les réformes politiques, initié par le président de la république et rejeté Parti des patriotes démocrates unifié (Watad), et qui s’est ouvert, aujourd’hui, samedi 4 juin 2022, à Dar Dhiafa, à Carthage, l’ancien député Mongi Rahoui semble avoir coupé tous les ponts avec son parti dont il ne partage visiblement plus le positionnement à l’extrême gauche du spectre politique tunisien.
Mongi Rahoui, qui ne fait pas mystère de son soutien aux mesures exceptionnelles proclamées le 25 juillet dernier par le président de la république, Kaïs Saïed, et à tout le processus de réforme politique initié depuis par ce dernier, se trouve aujourd’hui en porte-à-faux par rapport aux positions de son parti, qui a officiellement annoncé sa non-participation au dialogue national et menacé d’exclusion tout membre du parti qui ne respecterait pas cette décision. Et c’est le cas de Mongi Rahoui qui a toujours montré une certaine indépendance vis-à-vis de ses «camarades» et de la ligne quelque peu dogmatique de son parti, lequel reste attaché à des positions archaïques, notamment en matière économique.
Mongi Rahoui avait déjà coupé, il y a quelques années, de manière tapageuse, avec le Parti des travailleurs et avec son porte-parole Hamma Hammami, provoquant ainsi l’éclatement du Front populaire qui regroupait les partis de la gauche radicale.
Banquier de profession, donc sensible aux exigences d’un marché ouvert comme celui de la Tunisie, Mongi Rahoui critiquait certes les dérives du libéralisme et appelait à un modèle économique plus soucieux des intérêts du plus grand nombre, mais pas au point d’épouser les positions anticapitalistes primaires de beaucoup de ses anciens camarades. Sa position au sein de cette galaxie devenait précaire et invivable. Et la rupture était à l’ordre du jour depuis plusieurs années. Maintenant c’est fait…
Après ce divorce, qui a gagné et qui a perdu ? Il n’est pas difficile de répondre à cette question, d’autant que Mongi Rahoui a été jusque-là le seul dirigeant du Watad à se faire élire au parlement et à porter sa voix dans les débats nationaux.
I. B.
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