Béji Caïd Essebsi persiste et signe: la loi de réconciliation administrative s’imposait pour permettre à la Tunisie de profiter de toutes ses compétences, sans exclusion.
Dans un entretien avec le journal « Le Monde », publié aujourd’hui, lundi 18 décembre 2017, le président de la république Béji Caïd Essebsi a été interrogé sur le retour récemment dans le gouvernement d’anciens collaborateurs de Ben Ali. En guise de réponse, il s’est interrogé : «Et ceux qui ont travaillé avec Bourguiba, on va les exclure?»
Il a enchaîné : «Quand Ben Ali était au pouvoir, 2 millions de Tunisiens travaillaient avec lui. On ne va pas les exclure. Chaque Tunisien a le droit de participer à la vie de son pays s’il n’a pas été l’objet d’une condamnation. Ce n’est pas un crime d’avoir travaillé avec Ben Ali, sinon on leur enlève la nationalité. Et ça, personne d’autre que la justice ne peut le faire.»
Selon le chef de l’Etat la loi de réconciliation administrative votée récemment par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) n’est pas contradictoire avec la chasse à la corruption lancée par le chef du gouvernement Youssef Chahed. Et pour cause : cette loi dont il est l’initiateur, bien que texte initial ait été édulcoré, ne vise, selon ses termes, «que les fonctionnaires compétents qui ont exécuté des instructions directes et irréfragables de l’Etat de l’époque. On n’a pas amnistié des gens qui ont détourné de l’argent de l’Etat. Cette loi de réconciliation vise à profiter de l’expérience des hauts fonctionnaires qui restaient les bras croisés car ils avaient peur d’être punis.»
I. B.
Donnez votre avis