Les communications téléphoniques entre les auteurs de l’attentat du Bardo et leurs complices ont permis à la police d’obtenir des informations précieuses.
C’est ce que rapporte le Syndicat des agents de la direction générale des unités d’intervention (SFDGUI) dans un post publié aujourd’hui sur sa page Facebook.
La puce d’un téléphone mobile utilisée, à plusieurs reprises, pour contacter Jabeur Khachnaoui, tué dans l’attentat du Musée du Bardo, avec son complice Yassine Labidi, le 18 mars dernier (21 morts dont 20 étrangers), a permis aux unités antiterroristes d’arrêter son propriétaire, un certain W. Ben Gharbia.
Lors de son interrogatoire, ce dernier a indiqué que la puce en question était bien à son nom mais que c’est son frère A. Ben Gharbia qui l’utilisait.
Arrêté à son tour, ce dernier est passé lui aussi aux aveux, confirmant avoir été en contact avec les auteurs de l’attentat du Bardo et avoir joué un rôle clé dans cet attentat. Il était chargé de surveiller les mouvements des agents de sécurité aux alentours du Musée du Bardo et de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Quelques jours avant l’attaque, une première réunion a été organisée par les membres de la cellule chargée de la préparation de l’attentat. Elle s’est tenue à l’ancien local du RCD, à Kerch El-Ghaba, à la lisière de la cité Ennasr. A. Ben Gharbia a présenté, à cette occasion, un rapport sur les mouvements des forces de sécurité, en présence d’un certain M. A. K, arrêté le mois dernier, puis relâché par la justice en l’absence de preuves.
Yassine Labidi, Jabeur Khachnaoui, M. Mannaï, H. Souigui, A. M. Mouelhi, M. Kaïdi (recherché par la police) étaient présents à cette réunion, à l’issue de laquelle les rôles ont été répartis entre les membres de la cellule.
Ladite cellule s’est, également, réunie le 17 mars, la veille de l’attentat, et A. Ben Gharbia a indiqué, dans ses aveux, avoir été chargé de surveiller les mouvements des agents avant l’attaque et d’assurer la retraite des tireurs après l’attaque. Les armes utilisées lors de l’attaque (2 kalachnikovs) ont été fournies aux tireurs ce jour-là.
Afin d’assurer les conditions de réussite de l’attentat, 4 cellules ont été constituées, qui ont été chargées, respectivement, de la préparation, du financement, du soutien logistique et de la fuite des membres de la cellule, qui comptait dans ses rangs deux Marocains. Ces derniers ont fait l’objet d’avis de recherche de la part du ministère de l’Intérieur. L’un d’eux, Abdelmajid Touil, a été arrêté en Italie où il a trouvé refuge. Il est sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par les autorités tunisiennes.
Abdelmajid Touil, qui avait rejoint l’Italie via la Libye, est soupçonné d’avoir ramené de Libye les deux kalachnikovs ayant servi dans l’attentat.
Y. N.
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