L’eau en bouteille ou minérale est la principale source d’eau potable pour 45% des Tunisiens, révèle les résultats de la dernière enquête d’Afrobarometer, le Réseau panafricain de recherche par sondage, présentés lors d’une conférence de presse à Tunis, jeudi 4 juillet 2024.
L’enquête réalisée par la société de sondage One to One for Research and Polling – partenaire d’Afrobaromètre en Tunisie – entre le 25 février et le 11 mars derniers, a interrogé un échantillon de Tunisiens âgés de plus de 18 ans à travers le pays (zones urbaines et rurales) sur leur perception du changement climatique.
En effet, 55% des Tunisiens ont changé de source d’eau ou réduit la quantité d’eau utilisée pour faire face au changement climatique, tandis que 31% dépendent de l’eau du robinet et 9% utilisent l’eau de pluie.
Ces taux varient cependant en fonction de l’environnement. En milieu urbain, 57% des Tunisiens utilisent de l’eau en bouteille. Ce taux chute à 20% dans les zones rurales, où 46% de la population dépendent de l’eau du robinet.
Les résultats de l’enquête démontrent également que 23% des personnes interrogées approuvent la politique de rationnement de l’eau, tandis que 72% pensent que le gouvernement doit trouver des solutions alternatives pour gérer les sources d’eau au lieu de rationner les approvisionnements en eau.
Par ailleurs, 4 Tunisiens sur 10, soit 37%, se disent conscients de la notion de changement climatique, selon les résultats de la même enquête.
L’enquête, intitulée «Les perceptions des Tunisiens sur le changement climatique», révèle que 80% des personnes informées sur le changement climatique estiment que les individus, les entreprises et les gouvernements des autres pays sont les principaux responsables de la situation, et 61% estiment que les pays riches doivent trouver des solutions pour réduire les effets du changement climatique.
Selon Youssef Meddeb, Pdg One to One for Research and Polling, l’enquête a également révélé que la majorité des Tunisiens connaissent une augmentation des sécheresses (77%) et des mauvaises récoltes (54%). Elle a également montré que 85% des Tunisiens estiment que leur gouvernement devrait faire pression sur les pays riches pour qu’ils aident les victimes du changement climatique.
Les Tunisiens souhaitent que le gouvernement investisse dans les énergies renouvelables et améliore les infrastructures pour les rendre plus résilientes aux effets du changement climatique, souligne la même enquête.
Par ailleurs, 75 % des personnes interrogées souhaitent que le gouvernement prenne des mesures urgentes pour limiter l’impact du changement climatique sur leur vie quotidienne.
Mohamed Ben Saïd, du ministère de l’Environnement, a souligné, lors de la même conférence, que les résultats de cette enquête serviront à ajuster les mesures prises dans le cadre de la stratégie nationale de transition écologique, notamment en matière de changement climatique et de science, connaissances et éducation environnementale. Dans ce contexte, il a souligné l’importance de renforcer la sensibilisation et l’éducation à l’environnement.
D’après Tap.