Tunisie : le SNJT dénonce les poursuites judiciaires contre les journalistes

Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a organisé jeudi 25 juillet 2024 une journée de solidarité avec les journalistes emprisonnés sous le thème «La liberté d’expression entre l’emprisonnement des journalistes et l’absence de garanties d’un procès équitable».

Le président du SNJT, Zied Dabbar, a appelé à la libération des journalistes et professionnels des médias détenus. «On ne peut pas parler d’un climat électoral sain tant que des poursuites judiciaires sont engagées contre les journalistes», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse organisée en collaboration avec la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ).

«L’emprisonnement actuel de journalistes pour leurs opinions et idées, en vertu du décret-loi n°54, constitue une grave violation de la Constitution tunisienne et des accords internationaux ratifiés par la Tunisie sur la liberté d’expression», a-t-il ajouté.

Le paysage politique actuel, qu’il a qualifié d’«hostile à la liberté de la presse», fera baisser la Tunisie dans le classement de la liberté de la presse, considérant que «le décret-loi n°54 est une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de tous les journalistes et de tous ceux qui croient en la liberté de la presse et à la libre expression.»

Pour lui, le décret-loi 54 est inconstitutionnel et contredit les normes internationales de la liberté d’expression.

Le président de la LTDH, Bassem Trifi, a appelé à «la libération immédiate des prisonniers politiques», estimant que la commémoration de la fête de la République, le 25 juillet, est «l’occasion de décider d’une amnistie et de procéder à des élections libres et équitables». Il a ajouté : «Nous ne pouvons pas être sereins dans un contexte sans garanties juridiques nécessaires», soulignant que les principes de justice reposent sur le respect des droits de l’homme, de l’intégrité physique et du droit à la liberté d’expression.

Le représentant de la FIJ, Yassine Jelassi, a annoncé qu’«une campagne internationale sera bientôt lancée pour soutenir les journalistes tunisiens emprisonnés pour leurs opinions et idées», regrettant les tentatives de «retour à la dictature».

Le Syndicat des journalistes tunisiens a également organisé un sit-in devant ses bureaux. Les journalistes ont brandi des slogans appelant à la libération de toutes les personnes poursuivies pour leurs opinions et à l’abrogation du décret-loi n° 54.

Parmi les journalistes emprisonnés pour des faits liés à l’exercice de leur profession, nous citerons Chadha Haj Mbarek, Mohamed Boughalleb, Mourad Zeghidi, Borhen Bsaies et Sonia Dahmani. Beaucoup d’autres sont poursuivis en justice mais laissés (momentanément?) en liberté.

I. B. (avec Tap). 

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