Les appels à l’interdiction des publicités pour les jeux d’argent au Canada sont-ils justifiés?

Le Canada est depuis longtemps un pionnier dans l’univers des jeux d’argent mais depuis quelques semaines, la situation s’est quelque peu distendue. Grâce à des plateformes en ligne très attractives et un entrain tout aussi grand sur les casinos traditionnels, on estime que plus d’un adulte canadien sur deux place des mises sur des jeux de ce type.

Pour beaucoup d’associations psychologiques et selon certains organismes, ces chiffres ont des conséquences néfastes sur la santé mentale de leurs compatriotes. Au point de réclamer la fin des publicités sur les jeux d’argent et les paris sportifs ? Une question de plus en plus persistante outre-Atlantique.

Des appels qui touchent le monde du pari sportif en premier lieu

Au début de l’été 2024, la SCP, à savoir la société canadienne de psychologie, a tenu à rappeler les dangers du pari sportif. Ces derniers sont bien connus et difficilement réfutables mais pour l’organisation, la dépendance au jeu est tout aussi mauvaise que celle au tabac ou à l’alcool. C’est même sur la logique de l’interdiction de publicité sur les drogues que la SCP souhaite s’appuyer pour mettre fin à la publicité sur les plateformes de paris sportifs au Canada. Le contre-argument est sans la moindre surprise économique, d’autant plus lorsque l’on s’intéresse aux chiffres de recettes, souvent situés au-delà du milliard de dollars canadiens chaque année.

L’organisation a été mise en avant pour ses travaux et forcément intégrée lors de la proposition de loi S-269, dont tout le monde parle actuellement au Canada. Ce fut le cas lorsque le Dr. Steve Joordens, représentant de l’organisation, a été invité à parler des points néfastes de ces publicités qui sont comme dans beaucoup de pays, permanentes et assez intrusives. Notamment au niveau des jeunes populations, encore fébriles financièrement et mentalement.

En fonction de la suite donnée à ces appels et à ce projet de loi, beaucoup d’acteurs du domaine craignent que ces potentielles interdictions soient étendues à d’autres milieux au sein du divertissement numérique, casinos en tête.

Quid des autres plateformes en ligne ?

Le monde du divertissement numérique représente parfaitement l’évolution du 21e siècle et l’ensemble des opportunités connues par la majeure partie de la population mondiale. Au sein des jeux d’argent, et bien qu’il compte des possibilités gratuites, le casino en ligne est tout simplement un géant. C’est aussi simple que cela et puisque ses similitudes avec les paris sportifs sont nombreuses, l’inquiétude peut roder quant à l’avenir publicitaire lié.

Une conclusion est déjà certaine et même les membres parlementaires n’ont aucun argument à réfuter à ce sujet : avec ou sans publicité, les Canadiens habitués aux jeux d’argent continueront d’y jouer à fréquence élevée.

Il y a les publicités à la télévision ou sur les réseaux sociaux qui ont peut-être intérêt à être régulées dans certains cas mais que penser des autres types de communication qui peuvent aider les joueurs en ligne ? Alors qu’aucune loi ou qu’aucun souhait ne parle évidemment d’une interdiction (qui serait ubuesque) des jeux en ligne, les actions des sites comme casinoenligne.ca qui comparent des casinos avec des retraites rapides ne peuvent être sous-estimées pour le bien-être des joueurs, car ils les aident à faire des choix éclairés et à jouer avec des fournisseurs de confiance. Avec des actions de comparaisons, des listes, des points positifs ou négatifs, des notions liées à la sécurité des plateformes, à la vitesse des retraits lorsque les gains sont là, ce genre d’acteurs font du bien à la discipline et ne font généralement que de relater les faits à des futurs joueurs qui iront parier de l’argent en ligne, quoiqu’il arrive.

Une proposition de loi qui va à l’encontre de l’époque actuelle

Au contraire de la loi C-218 qui avait changé le paysage national canadien pour les paris en ligne il y a de cela quelques années, un changement sur les publicités légalisées aurait une résonance divergente à notre époque. Il reste important de réguler ces actions de communication afin de protéger la population la plus faible – au Canada comme ailleurs dans le monde – mais il semble aussi crucial de comprendre ses intérêts et ses nouvelles passions. La culture numérique est en tête de celles-ci et peu importe les actions effectuées, il semble impensable de priver les futures générations de l’accès aux plateformes en ligne.

Une raison de plus pour encadrer cette pratique et de réfléchir à un futur sain, à la télévision comme sur les réseaux sociaux.

Un tournant ou un coup d’épée dans l’eau ?

Qu’importe le futur du projet de loi S-269, on peut imaginer que le débat parlementaire canadien aura son importance dans la manière de communiquer sur les paris en ligne et peut-être, sur d’autres pans numériques et divertissants. Toujours est-il que ce débat sera fortement suivi par l’ensemble des pays qui luttent ou qui hésitent eux aussi à sauter le pas vers plus de réglementations. Les publicités trop alléchantes sont discutables mais l’attrait économique des divertissements numériques pour les États ne sera évidemment, jamais négligé.

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