À l’heure où les Palestiniens de Cisjordanie vivent l’enfer et qu’Israël fait tout pour les contraindre au déplacement forcé vers la Jordanie afin de faire main basse sur le territoire palestinien, les piliers du lobby sioniste au États-Unis dans le monde de la politique, de la diplomatie et des affaires pèsent de tout leur poids pour que les États-Unis reconnaissent le prochain rattachement de la Cisjordanie à Israël une fois Donald sera de retour à la Maison-Blanche.
Imed Bahri
C’est ce que préconise son ancien ambassadeur en Israël David Friedman et c’est la condition sine qua non de financement de sa campagne par la veuve de Sheldon Adelson, magnat des casinos de Las Vegas et principal bailleur de fonds de Trump en 2016.
Que signifie la victoire de l’ancien président américain Donald Trump aux prochaines élections présidentielles pour la question palestinienne?
La réponse est claire et simple et ne peut être ignorée: Trump soutiendra sans aucun doute l’annonce israélienne prochaine et officielle de de l’annexion et du rattachement de la Cisjordanie (qui est occupée par l’armée israélienne depuis la guerre des Six Jours en 1967) dans le cadre d’une série de mesures visant à établir dans le futur le Grand État d’Israël qui comprend la Palestine, la Jordanie, la Syrie à l’ouest de l’Euphrate, l’Irak, le nord de l’Arabie saoudite, la péninsule du Sinaï et l’Égypte à l’est du Nil.
Selon ce qui a été rapporté dans plusieurs médias y compris dans des journaux israéliens, Trump a obtenu de la veuve du magnat des casinos de Las Vegas (décédé le 11 janvier 2021) un engagement à fournir des millions de dollars de dons en échange de son soutien au rattachement de la Cisjordanie à Israël, exactement comme ce qui s’était passé en 2016 quand Adelson, vivant à l’époque, avait le principal bailleur de fonds de Trump en échange de son soutien à la reconnaissance de Jérusalem comme capitale indivisible et éternelle d’Israël, d’y déplacer l’ambassade américaine et de soutenir aussi l’annexion du Golan en plus de soutenir et de parrainer les processus de normalisation entre Israël et certains pays arabes. Tout cela Trump l’avait fait une fois élu président.
Dans un nouveau livre, ‘‘Un État juif: le dernier et le meilleur espoir pour résoudre le conflit israélo-palestinien’’ publiée mardi 3 septembre 2024 aux États-Unis, l’ancien ambassadeur américain en Israël à l’époque de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’État hébreu David Friedman écrit: «Israël aura besoin d’une aide financière pour affirmer et maintenir sa souveraineté sur la Judée-Samarie.»
Le pseudo plan de paix de Trump
Friedman suggère que la nouvelle administration républicaine et le Congrès réorientent un milliard de dollars d’aide existante aux Palestiniens y compris l’argent alloué aux forces de sécurité palestiniennes pour financer le plan d’annexion. «Le compartiment le plus facile à exploiter et à réajuster est celui des États-Unis», a-t-il déclaré.
Dans son livre, Friedman consacre un chapitre entier à comparer le sort des Palestiniens vivant sous souveraineté israélienne avec celui des citoyens de Porto Rico désigné comme territoire américain: «Les Palestiniens, comme les Portoricains ne voteront pas aux élections nationales», écrit-il avant d’ajouter: «Les Palestiniens seront libres de promulguer leurs propres documents de gouvernance tant qu’ils n’entrent pas en conflit avec les documents israéliens.»
Alors que les Portoricains sont considérés comme des citoyens américains et ont le droit de voter s’ils déménagent dans un autre État américain, Friedman ne demande pas que cela s’applique aux Palestiniens de Cisjordanie, selon un site Internet juif américain appelé Forward.
Le pseudo plan de paix de Trump au Moyen-Orient pour 2020 prévoyait une éventuelle reconnaissance américaine de certaines colonies israéliennes en Cisjordanie mais ces mesures ont été reportées parce que l’administration a donné la priorité aux accords de normalisation entre Israël, les Émirats arabes unis et trois autres pays arabes.
Friedman, qui a également été conseiller de la campagne Trump en 2016, reste étroitement lié à l’ancien président et a déclaré qu’il n’avait pas encore discuté de son projet avec Trump. «J’espère le partager avec lui au bon moment», a-t-il dit.
Il faut signaler que des médias américains à l’instar du New York Times avaient déjà évoqué en mars dernier que le très influent gendre de Trump Jared Kushner et son conseiller pour le Moyen-Orient soutenait le rattachement de la Cisjordanie à Israël.