Le président Kaïs Saïed a déclaré, hier soir, dimanche 6 octobre 2024, devant ses partisans, depuis le siège de sa campagne électorale à Tunis, après l’annonce des résultats fournis par les sondages d’opinion le donnant vainqueur à l’élection présidentielle, que ces résultats sont «proches de la réalité».
Venant d’un homme qui a toujours vilipendé les sondages d’opinion, au point qu’ils ont complètement disparu des médias depuis le 25 juillet 2021, date de la proclamation de l’état d’exception et de son accaparement de tous les pouvoirs, cette appréciation tardive a dû être du baume sur le cœur de Hassen Zargouni, patron de Sigma Conseil, auteur du sondage de sortie des urnes d’hier, qui a fait son apparition après deux ans d’absence. Pendant tout ce temps, il répondait à ceux qui s’interrogeaient sur son absence : «J’ai une famille et j’ai peur pour elle». Visiblement, cette peur fait partie du passé. Nous sommes très contents pour lui : il y a eu, hier soir, deux heureux : Kaïs Saïed et Hassen Zargouni.
Pour revenir à ce dernier, il a déclaré à ses partisans rassemblés au centre-ville de Tunis que «ce que vit la Tunisie s’inscrit dans le droit-fil du parachèvement de la révolution», en promettant d’œuvrer à réaliser les aspirations du peuple, à édifier le pays et à l’assainir «des corrompus, des sceptiques et des conspirateurs», ajoutant que le peuple tunisien a fait preuve de conscience et de résilience sans précédent.
«Il est inadmissible pour quiconque s’ingère dans les affaires de la Tunisie», a lancé Saïed, réaffirmant l’engagement à veiller à ce que le pays demeure à jamais libre et indépendant.
Selon le sondage de Sigma Conseil, Kaïs Saïed a obtenu 89,2% des voix, un score que les Tunisiens ont cru avoir enterré à jamais avec Zine El Abidine Ben Ali, loin devant Ayachi Zammel (le candidat incarcéré depuis plus d’un mois et condamné à plusieurs années de prison) qui arrive deuxième avec 6,9% des voix, suivi de Zouhair Maghzaoui, troisième avec 3,9% des voix.
I. B.
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