Dans son poste facebook publié dimanche 13 octobre 2024 et reproduit ci-dessous, l’ancien ambassadeur Elyes Kasri réagit aux réactions honteuses de certains Tunisiens justifiant les harcèlements et les humiliations que leur compatriote Donia Gueni * subit dans l’«Algérie sœur» au prétexte que les relations entre les régimes en place dans les deux pays sont au beau fixe?
«Il est véritablement pitoyable et pathétique d’entendre certains thuriféraires du régime et adeptes du patriotisme à géométrie variable justifier le silence que beaucoup considèrent déshonorable face au calvaire infligé à une jeune touriste tunisienne dans un pays voisin alors que des centaines de milliers d’originaires de ce pays se rendent en Tunisie et certains d’entre eux ne se gênent pas pour se comporter des fois pire que les quelques Tunisiens emprisonnés pour quelques menues marchandises et cette jeune tunisienne, en faisant montre des fois d’actes et propos beaucoup plus provocateurs que celui que l’on pourrait reprocher à la jeune Tunisienne qui, jusqu’à preuve du contraire, a été victime d’une série de harcèlements et n’a pas pu bénéficier de la protection de la force publique de ce pays considéré frère.
«Pire que le comportement, selon toute apparence et jusqu’à preuve du contraire, misogyne et xénophobe, dont aurait été victime la jeune touriste tunisienne, le mutisme ou pire les tentatives par certains de justifier le traitement qui lui a été infligé révèle la perversion des valeurs et le nationalisme à l’envers de ces faux patriotes qui agissent selon toute vraisemblance en avocats ou agents subreptices de l’étranger.
«A tous, en Tunisie et à l’étranger de se rappeler que l’un des principes de base des relations internationales et à fortiori de bon voisinage est la réciprocité, évidemment en Tunisie pour ceux qui ont la fierté et la dignité et ailleurs la décence de considérer que l’héritière de Carthage est un Etat souverain plurimillénaire et non pas une énième wilaya d’un quelconque pays tiers.»
* La jeune touriste, rappelons-le, a été condamnée à un an de prison ferme en Algérie pour avoir dénoncé dans une vidéo sur les réseaux sociaux les harcèlements qu’elle a subis de la part de voyous dans la rue et de policiers auxquels elle s’était adressée pour porter plainte.
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