«La marche nationale pour l’égalité dans l’héritage en Tunisie» aura lieu le samedi 10 mars 2018 à partir de 14 heures de Bab Saadoun au Bardo (Tunis).
Organisée par la Coordination inter-associative pour l’égalité dans l’héritage en Tunisie, à l’occasion de la Journée mondiale de la femme (8 mars), la marche rassemblera des hommes et des femmes, représentant(e)s de la société civile, qui soutiennent le projet d’inscription de l’égalité successorale dans la loi tunisienne. Elle rejoindra l’esplanade du Musée du Bardo, devant le siège de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), qui devra statuer sur un projet de loi en ce sens.
«L’égalité successorale est une condition de l’achèvement de la modernisation de la société tunisienne et à l’accès à une nation pleinement citoyenne. L’égalité citoyenne étant un préalable pour édifier une démocratie», soulignent les organisateurs.
Nous reproduisons ci-dessous le texte de l’«Appel à la Marche pour l’égalité dans l’héritage en Tunisie»…
Debout pour l’égalité dans l’héritage
• Nous vivons dans un pays qui a inscrit, dans sa constitution (articles 21 et 46), l’égalité totale entre les hommes et les femmes dans tous les domaines que le gouvernement doit promouvoir dans la loi et dans la pratique.
• Nous vivons dans un pays qui a signé, ratifié et levé formellement toutes ses réserves sur la «Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes» (Cedef/Cedaw), laquelle stipule clairement que les États doivent obligatoirement transposer ses dispositions pour l’égalité entre hommes et femmes, dans le droit national.
• Nous vivons dans un pays qui a adopté, le 11 août dernier, une loi historique et intégrale pour mettre fin à toutes les formes de violences faites aux femmes, y compris la violence économique et où la loi impose aux femmes de contribuer aux charges de la famille si elle a des biens. (Article 23 alinéa 5 du Code du statut personnel).
• Nous vivons dans un pays ou l’inégalité successorale freine l’entrepreneuriat féminin, appauvrit les femmes et réduit leur autonomie. Elles ne sont que 12% à être propriétaires d’un logement et 14% à posséder une terre. La faiblesse des ressources héritées par les femmes réduit leurs chances d’accès à la propriété et aux crédits, ce qui entrave leur autonomie économique et aggrave leur vulnérabilité et celle de leur ménage.
• Nous vivons dans un pays où les femmes sont de plus en plus instruites et compétentes (53% des élèves du secondaire et 66% des étudiants à l’université tunisienne), subviennent autant que les hommes aux besoins des ménages en contribuant à toutes catégories de dépenses. Elles méritent donc un partage égalitaire des ressources et de l’héritage.
• Nous vivons dans un pays où, malgré les grands principes d’égalité femmes/hommes, inscrits dans tous les textes fondamentaux et en dépit de certaines avancées, dont tout le monde se félicite, sévissent toujours domination patriarcale, inégalités flagrantes entre les sexes et violences.
• Nous vivons dans un pays où le maintien de l’inégalité successorale est à la fois discriminatoire et anticonstitutionnel et, handicape l’accès des femmes à un statut de citoyenneté à part entière.
L’égalité successorale est une condition de l’achèvement de la modernisation de la société tunisienne et à l’accès à une nation pleinement citoyenne. L’égalité citoyenne étant un préalable pour édifier une démocratie.
Soyons nombreux et nombreuses, hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, pour exiger notre Droit au Partage égal de l’Héritage entre Hommes et Femmes et Pour une loi stipulant clairement l’Egalite Successorale.
Pour que la Tunisie, pays de la révolution, devienne aussi, le pays des droits des femmes!
Coordination inter-associative pour l’Egalite dans l’héritage en Tunisie.
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