Le député Ali Bennour appelle l’armée à prendre le pouvoir en Tunisie, estimant que le pays est à la dérive et que plus rien ne va dans le bon sens.
Visiblement bien remonté, ce représentant du peuple, qui a annoncé cette semaine sa démission du parti Afek Tounes, a indiqué hier, mercredi 4 avril 2018, sur radio Jawhara FM, qu’il espère entendre bientôt la lecture du communiqué numéro 1, faisant ainsi allusion à une vieille pratique des putschistes militaires dans le monde arabe, qui annonçaient leur coup d’Etat par une série de communiqués lus à la radio nationale.
«Je sais qu’on va m’en vouloir pour ma franchise, mais c’est la solution pour sauver la Tunisie. On a tous échoué, et le pays est dans une situation d’impunité. On en a marre et on ne peut plus continuer comme cela» a-t-il dit, ajoutant, dans une sorte de douloureuse autocritique: «Nous sommes tous responsables, les partis politiques et ceux qui gouvernent sont les premiers responsables de cet échec collectif. Nous sommes tous des ratés».
Sept ans après ce que l’on appelle la «révolution du jasmin», qui a mis fin à la dictature, on aura tout vu et entendu, au point qu’aujourd’hui, un député issu d’un parti dit progressiste croit pouvoir appeler de tout ses vœux à un coup d’Etat militaire…
Les biens pensant ne tarderont pas à s’élever contre l’irresponsabilité de ce député ou son immaturité politique. On peut cependant se demander si l’impertinent n’exprime pas tout haut ce que beaucoup de Tunisiens pensent tous bas, sachant que beaucoup de Tunisiens ne voient pas, aujourd’hui, d’un mauvais œil le… retour de l’ex-dictateur. Quel gâchis ! Tout ça pour ça ?!
Y. N.
Tunisie : Le député Ali Bennour démissionne du bloc Afek Tounes
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