Le film documentaire ‘‘Tahar Cheriaa à l’ombre du baobab’’ de Mohamed Challouf a été sélectionné par la 25e édition du Festival du film africain de New York, qui organisera une projection spéciale de ce film le 17 mai 2018 au au Lincoln Center.
The African Film Festival of New York 2018, qui est dédié à la mémoire de Nelson Mandela, à l’occasion du centenaire de sa naissance, a programmé cette projection en hommage aux pionniers du cinéma en Afrique, dont Tahar Cheriaa fut le mentor.
Produit en 2015, le film de Mohamed Challouf est un documentaire portrait du père spirituel des cinéastes tunisiens et africains, fondateur en 1966 des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), premier festival du cinéma en Afrique et dans le monde arabe. D’une durée de 71 min, c’est aussi un film qui raconte l’histoire passionnante de la naissance du panafricanisme cinématographique. Le film raconte l’histoire de l’amitié de Tahar Cheriaa avec les pionniers du cinéma en Afrique comme Ousmane Sembène, Tawfik Salah, Timité Bassori, Moustapha Alassane et tant d’autres qui, au lendemain des indépendances, ont déployé toute leur énergie pour créer les premières images authentiques de l’Afrique post-coloniale et indiquer la voie pour des cinématographies africaines capables de contribuer à la modernisation du continent en prenant en charge sa propre image dans la dignité et le respect de soi.
Mohamed Challouf et Tahar Cheriaa.
Rappelons que Tahar Cheriaa est né le 5 janvier 1927 à Sayada et mort le 4 novembre 2010 à Ezzahra.
Titulaire d’une licence en lettres arabes, il a été directeur du cinéma au ministère de l’Information entre 1962 et 1970. Cinéphile et critique de cinéma, il multiplie les initiatives et marquant l’histoire du cinéma tunisien et africain, tant par ses écrits que par ses multiples actions en faveur de la promotion de cet art, ce qui lui a valu le titre de «père du cinéma tunisien et africain», ainsi que la prison durant 6 mois en 1969 pour «subversion politique clandestine».
Expert auprès de l’Unesco (culture arabe, cinéma et télévision) de 1963 à 1974 et responsable de l’action culturelle de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), il a cofondé la Fédération panafricaine des cinéastes en 1970 avec Ousmane Sembène. Il en est devenu président d’honneur.
Quelques jours avant sa mort, le 27 octobre 2010, la 23e édition des JCC lui rend hommage dans une soirée spéciale à laquelle Tahar Cheriaa, malgré sa maladie, assiste sur une chaise roulante; il y annonce qu’il lègue le reste de ses travaux à sa ville natale.
I. B.
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