La Cinémathèque tunisienne a choisi 3 films et des meilleurs, tout ce qu’il y a de plus classique dans le cinéma mondial : ‘‘Les temps modernes’’ de Charlie Chaplin, ‘‘Metropolis’’ de Fritz Lang et ‘‘La Grève’’ de Sergueï Eisenstein, pour célébrer la Journée mondiale du travail, le 1er mai 2018.
Par Hamma Hanachi
Hichem Ben Ammar, biberonné au cinéma depuis des lustres, cinéaste, directeur de la Cinémathèque à la Cité de la culture, a eu la brillante idée de programmer ces trois films qui sont l’illustration même de l’univers du travail.
‘‘Les temps modernes’’ de Charlie Chaplin.
Au-delà de leur intérêt esthétique, documentaire et historique, ces longs métrages donnent une idée de la vision du travail mécanisé (‘‘Les temps modernes’’) du mouvement futuriste et expressionniste naissants et ses fantasmes (‘‘Metropolis’’) et la lutte de la classe ouvrière contre le capital (‘‘La grève’’).
Le grain de sable dans la chaîne bien huilée
‘‘Les temps modernes’’ est très connu, la télé l’a montré des dizaines de fois, Charlot, forcément humain, est le grain de sable dans la chaîne bien huilée de l’usine. Il arrache le rire avec sa gestuelle et ses trouvailles, en refusant le monde impitoyable du rythme de travail.
Beaucoup de spectateurs sont venus découvrir ‘‘Metropolis’’, un classique, réalisé en 1927, un film de science fiction qui traite d’un sujet familier : le bien et le mal, illustré ici par l’obsolescence de l’homme au profit de la machine.
‘‘Metropolis’’ de Fritz Lang.
Etudié dans les écoles de cinéma, l’opus est foisonnant de techniques révolutionnaires, narration, style, montage, etc. Lang a inspiré beaucoup de cinéastes, ‘‘Metropolis’’ est le plus connu de sa production; il est placé au 2e rang des 100 meilleurs films muets par la revue ‘‘Empire’’.
Apprécié par les uns (le cinéaste Luis Bunuel), esquinté par les autres (l’écrivain H. G. Wells), le film a été restauré et la bande-son a été modifiée par le compositeur Giorgio Modroder qui a fait appel à des groupes rock dont Queen, la version restaurée est classée au Registre international Mémoire du monde par l’Unesco.
Apparemment, c’est pour découvrir cette version projetée pour la 1ère fois à Tunis que cinéastes et cinéphiles sont venus en nombre à la séance. Thème exaltant, quel bonheur !
‘‘La Grève’’ de Sergueï Eisenstein.
Ciné-concert par YoYo Mundi
Direction salle Omar Khlifi, on y projette ‘‘La grève’’, premier film d’Eisenstein, une superproduction réalisé en 1925.
Loin de l’obsolescence, l’homme ici est au centre du projet socialiste. Un ouvrier est accusé d’avoir volé un micromètre à l’usine, il se pend. Une grève est déclenchée par ses collègues, elle sera réprimée. Les bons prolétaires contre le capital, luttes inégales entre patrons cupides, unis contre travailleurs sans armes, affamés.
Le groupe italien YoYo Mundi propose un ciné-concert : ‘‘La grève’’ d’Eisenstein.
Film impressionnant, situé dans son temps (la révolution soviétique) destiné à éduquer les masses prolétariennes. Sujet grave, mais quelle fraîcheur !
L’Institut italien de la culture a invité le groupe italien YoYo Mundi (2 guitares, un synthétiseur, un accordéon et une batterie) à accompagner le film sur scène. Applaudissements serrés en fin de séance. Et satisfaction affichée des responsables de la cinémathèque.
Cité de la Culture de Tunis : Ciné-concert du groupe italien Yo Yo Mundi
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