L’ancien ministre de l’Intérieur, Najem Gharsalli, aurait pris un congé de 2 mois, le 22 mars 2018, soit une semaine après le mandat d’amener émis par le tribunal militaire à son encontre.
C’est ce qu’a révélé l’Ong I Watch, spécialisée dans la lutte contre la corruption, mardi 22 mai, en précisant que, selon une correspondance envoyée par le ministère de la Justice, l’actuel procureur de la Cour de cassation a bénéficié d’un congé sans solde de deux mois à partir du 22 mars dernier.
Ce congé prend fin aujourd’hui, mais le concerné n’a pas encore repris le travail…
La demande de congé de M. Gharsalli, suspecté de lien avec le baron de la contrebande et de la corruption, Chafik Jarraya, incarcéré depuis mai 2017 et poursuivi par le tribunal militaire dans une affaire d’atteinte à la sécurité publique, trahison, intelligence avec une armée étrangère, a reçu l’approbation de son supérieur hiérarchique, c’est-à-dire le ministre de la Justice, qui était au courant de ses démêlées avec la justice militaire.
Selon l’Organisation, l’ancien ambassadeur de la Tunisie au Maroc, a agi de cette manière pour fuir, une nouvelle fois, la justice et ne pas se soumettre à un interrogatoire. Et il continue à jouer à cache-cache et à se dérober à la justice, avec une complicité évidente des services de l’Etat.
On fera remarquer, à ce propos, qu’un mandat d’amener avait été émis à l’encontre de M. Gharsalli par le tribunal militaire de Tunis, le 13 mars dernier, soit une semaine avant qu’il eut présenté une demande de congé pour s’évaporer dans la nature.
L’ancien haut responsable bénéficie visiblement de la complicités au sein de l’Etat et les questions que l’on est en droit de poser sont les suivantes : pourquoi cherche-t-on à dérober M. Gharsalli à la justice ? craigne-t-on l’effet domino qui atteindra d’autres hauts fonctionnaires actuellement en poste ? y a-t-il vraiment une justice indépendante en Tunisie ?
E. B. A.
Tunisie-Politique : Najem Gharsalli procureur à la Cour de cassation
Donnez votre avis