Un dialogue informel de haut niveau sur le pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (PMM) s’est tenu les 4 et 5 juillet 2018 à Tunis.
Organisé par le gouvernement tunisien, en partenariat avec l’Organisation mondiale des migrations (OIM), organisme des Nations Unies chargé des migrations en Tunisie, ce dialogue a réuni les principales parties prenantes dans le domaine des migrations représentant 18 pays. Faisant suite à différentes consultations régionales et une consultation nationale tenue à Tunis en mai dernier, il a réuni 45 représentants de gouvernements, d’organisations internationales et de la société civile.
«Il faut que la migration soit traitée comme une grande opportunité, et, lorsque bien gérée, la possibilité de constituer un monde meilleur et pour l’avenir de tous, ensemble», a déclaré Katariina Leinonen, chargée d’affaire de la délégation de l’Union européenne (UE) à Tunis, en confirmant l’engagement très ferme de l’UE pour le Pacte mondial pour la migration, qui permettrait de partager des points de vue très diversifiés sur une des questions clés auxquelles la communauté internationale doit faire face.
Dans un contexte migratoire de plus en plus complexe, le monde compte, aujourd’hui, environ 258 millions de migrants internationaux dont 65 millions contraints de se déplacer en raison de conflits.
Le pacte mondial pour la migration constituera le premier accord global sur les approches des Etats en termes de mobilité humaine et ce à travers un ensemble de principes communs et de mesures concrètes qui couvriront tous les aspects en lien avec la migration.
«Cette augmentation des chiffres n’est pas étonnante, dans un monde qui est de plus en plus peuplé, dans un monde où les communications sont plus faciles, où l’information circule de façon plus rapide mais aussi où les inégalités se creusent», a dit Diego Zorilla, coordinateur résident du système des Nations Unies en Tunisie. Et d’ajouter : «Nous avons besoin de rencontres comme celle-ci ou les politiciens et les administrateurs se échangent avec les chercheurs pour réussir à élever le débat autour de la migration et dépasser des positions malheureusement pamphlétaires qui dominent le débat dans beaucoup de nos sociétés aujourd’hui.»
«Les migrations devraient répondre à des choix personnels et être une expression des libertés individuelles», a conclu M. Zorilla.
«Pour la Tunisie qui compte actuellement 1,2 million ressortissants vivant dans d’autres pays et 60.000 étrangers vivant sur son sol, il est impératif de renforcer les mécanismes de gestion et de gouvernance des migrations ainsi que les mécanismes de mesure et de suivi pour garantir l’efficacité du Pacte», a déclaré de son côté Adel Jarboui, secrétaire d’Etat chargé de l’Emigration et des Tunisiens à l’étranger.
Les deux jours de dialogue se sont articulés autour de sessions thématiques au cours desquelles un panel composé d’un membre du Syndicat des chercheurs, un représentant de la société civile, deux Etats et/ou une organisation onusienne étaient invités à donner leurs perspectives sur chaque thématique, avec ensuite, une discussion ouverte avec le reste des participants.
Les principales questions abordées sont : 1- les migrants en situation de vulnérabilité au regard des motivations qui ont guidé les Etats à adopter un PMM; 2- la migration et le développement; 3- la mise en œuvre du PMM; et 4- le suivi et l’examen du PMM.
«Nous vivons un moment important de l’histoire du multilatéralisme. Cette montée de l’ampleur des mouvements et des pertes en vies humaines des réfugiés et des migrants que nous avons vécues ces dernières années a mis en lumière la nécessité pour nous tous d’examiner de manière critique nos approches et nos attitudes face au mouvement des gens pour réfléchir à ce que nous pouvons faire différemment et ce que nous pouvons mieux faire», a souligné Erica Usher, conseillère principale en politiques sur le PMM, au bureau du directeur général de l’OIM à Genève (Suisse).
Fehd Trimech, coordinateur général du cabinet du secrétaire d’Etat chargé de l’Emigration et des Tunisiens à l’étranger, a réaffirmé que les migrations étaient hautement bénéfiques pour tous du moment que bien gérées dans le respect de la dignité humaine. «Le Pacte mondial est une opportunité unique de combler les lacunes existantes dans la gestion des migrations et de réfléchir sur des visions de long terme pour des solutions durables», a déclaré M. Trimech.
Le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, qui devra être adopté lors d’une conférence internationale prévue au Maroc les 10 et 11 décembre 2018, offre à la communauté internationale l’occasion d’envisager un avenir commun dans lequel les migrations sont sûres, ordonnées et régulières, et de définir les mesures à prendre pour donner corps à cette vision.
Source : communiqué.
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