Tunisie │ La FTDES dénonce le silence officiel sur le naufrage en mer des migrants

Le porte-parole du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), Romdhane Ben Amor, a dénoncé sur la radio Express FM l’«omerta» des autorités tunisiennes concernant la découverte de dizaines de corps de migrants sur les côtes de Sfax et Mahdia. De telles tragédies sont récurrentes et ne suscitent pas de réponse adéquate, témoignant d’un manque flagrant d’information de la part de l’État, a-t-il dénoncé.

Ces derniers jours, a rapporté Ben Amor, des dizaines de corps ont été retrouvés le long des côtes orientales de la Tunisie, notamment dans les régions de Sfax et Mahdia, où des embarcations vétustes coulent en tentant de rejoindre l’autre rive de la Méditerranée, une véritable urgence humanitaire.

Le Forum critique l’absence de communication officielle concernant le nombre précis de victimes, ce que l’organisation juge inacceptable.

Ben Amor a également pointé du doigt les pratiques des garde-côtes tunisiens envers les migrants en mer, souvent caractérisées par des interventions violentes, des collisions avec des bateaux et un manque d’organisation des opérations de sauvetage.

Selon le FTDES, les opérations de sauvetage sont défaillantes et entravées par l’incapacité à identifier et à restituer les corps aux familles, notamment en raison de l’absence de base de données ADN.

Les critiques du Forum s’inscrivent dans un contexte de pression croissante sur les ONG venant en aide aux migrants et d’interventions répressives contre leurs dirigeants.

Selon Ben Amor, la politique tunisienne de «silence officiel» face aux décès des migrants en mer risque de masquer une violation systématique des droits humains. Il appelle le gouvernement à garantir la transparence, à améliorer les opérations de sauvetage en mer, à mettre en place des protocoles efficaces d’identification des corps et à coopérer concrètement avec les organisations humanitaires et les pays européens afin de prévenir de nouvelles tragédies. «Sans intervention immédiate, la crise migratoire et humanitaire qui persiste en Méditerranée centrale va s’aggraver», conclut-il.

I. B.

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