(Photo d’archives).
Une tunisienne a obtenu le mois dernier une autorisation du tribunal pour changer de sexe par une intervention chirurgicale et pour changer également d’état civil. Cette décision réjouit les défenseurs de la liberté individuelle, mais elle n’est pas une première en Tunisie, comme indiqué par certains médias.
Au cours des 5 dernières années, il y a eu au moins 4 cas de ce genre. Par exemple, en 2013, la justice tunisienne a prononcé un verdict en faveur de la footballeuse Fatma Mlayah, ancienne de l’équipe de Tunisie féminine, qui, à l’âge de 29 ans, a changé de sexe et d’état civil et a pu être inscrite officiellement sous le nom de Mohamed Ali, comme sa soeur Néziha qui, quelques mois après, a pu changer de prénom et être inscrite officiellement sous celui de Ammar.
La footballeuse Fatma devenue officiellement Mohamed Ali.
Le dernier verdict du même genre a été prononcé le 9 juillet 2018 par le tribunal de 1ère instance de Tunis et nos confrères du site « Hakaek Online » ont publié aujourd’hui, mercredi 5 septembre, un fac-similé de cette décision.
Rayan, né femme prénommée Lina, souffrait de trouble de l’identité sexuelle et les choses ont empiré à l’adolescence. Il a tenté de se suicider plusieurs fois et sombré dans une lourde dépression. Son avocat a présenté le suivi médical de son client depuis 2004, révélant que son état de santé a empiré.
Il a également suivi un traitement hormonal et subi des opérations pour atténuer son apparence féminine. Mais il ne pouvait pas faire une opération de changement de sexe étant donné que son état civil ne pouvait être modifié sans une décision de justice.
Enfin, la justice lui a accordé une chance de se relancer dans la vie sous une identité mieux assumée, comme elle le fait habituellement avec toute personne de sexe féminin souffrant de troubles de l’identité sexuelle. Cependant d’autres cas d’hommes souffrant des mêmes troubles et demandant une décision de justice pour changer de sexe ont été déboutés. Dont un qui avait déjà subi une opération de changement de sexe, avant même l’audience avec le juge.
De là à parler de justice sexiste…
Y. N.
Nabeul : Récit d’un transgenre violé et torturé par deux hommes
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