Elyes Fakhfakh/Béji Caïd Essebsi.
Selon Elyes Fakhfakh, dirigeant du parti Ettakatol, le président de la république Béji Caïd Essebsi a causé la perte du parti Nidaa Tounes, qu’il avait fondé en 2012, et ce en choisissant ses intérêts personnels et ceux de sa famille.
Dans une déclaration au journal en langue arabe « Assabah News » publiée aujourd’hui, mercredi 19 septembre 2018, l’ancien ministre du Tourisme au gouvernement Hamadi Jebali et des Finances dans celui de Ali Larayedh (janvier 2012-janvier 2014) a estimé que le chef de l’Etat n’a pas expliqué au peuple tunisien les raisons qui l’ont amené à opter pour un compromis avec le mouvement islamiste Ennahdha, qu’il avait pourtant diabolisé avant les législatives et les présidentielles de 2014.
«Il a causé la perte d’un parti qu’il a fondé en choisissant ses intérêts personnels et ceux de sa famille. Ce qui a engendré une instabilité au sein du parti et de son bloc parlementaire laissant ainsi le pays faire face à des crises successives. Malheureusement, Caïd Essebsi, comme la plupart des politiciens tunisiens, ne sait pas comment sortir par la grande porte», a-t-il déclaré, ajoutant : «Je ne connais pas Hafedh Caïd Essebsi à titre personnel mais je sais, en tout cas, que son seul atout est d’être le fils de Béji Caïd Essebsi».
Le soutien inconditionnel du chef de l’Etat à son propre fils pour prendre la tête de Nidaa Tounes, au prix de l’implosion du parti, fait l’objet des critiques d’une bonne partie de la classe politique, et notamment des fondateurs et anciens de Nidaa Tounes, dont Lazhar Akremi qui n’a cessé, depuis 2015, de critiquer le «taourith» (la transmission du pouvoir du père au fils) et d’appeler le président de la république à ne plus intercéder au profit de son fils. On ne peut pas dire que le président de la république a été très attentif à ces critiques…
E. B. A.
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