L’année scolaire 2025-2026 en Tunisie s’est ouverte sous tension, avec un bras-de-fer opposant les différents syndicats des corps de l’éducation au ministère de l’Éducation nationale. Après des rassemblements de protestations hier, pendant deux heures, mercredi 17 septembre 2025, dans les établissements scolaires, les protestataires agitent la menace d’une grève nationale prévue pour le 17 octobre.
Des semaines de négociations n’ont pas réussi à apaiser la colère des enseignants, qui accusent le gouvernement d’ignorer le dialogue social, de ne pas respecter les accords déjà conclus et d’ignorer ce qu’ils qualifient de revendications légitimes. Les syndicats réclament une augmentation des salaires, la régularisation des enseignants contractuels et une réforme globale des infrastructures scolaires. Selon eux, le non-respect des engagements de l’État a aggravé une crise qui perdure depuis des années.
Dans un communiqué commun, les principaux syndicats du secteur ont déclaré que «la patience des enseignants a atteint ses limites», accusant le gouvernement de tergiverser.
Le ministère de l’Éducation nationale, pour sa part, insiste sur ses efforts pour répondre aux revendications, mais invoque les difficultés des finances publiques et la crise économique persistante du pays qui l’empêchent de faire davantage.
Ce bras-de-fer, qui semble appelé à se corser dans les mois à venir, tant la marge de manœuvre financière du gouvernement semble étriquée, s’inscrit dans un contexte de dégradation du climat social et économique général dans le pays avec la poursuite de la hausse des prix et la baisse du pouvoir d’achat des salariés.
Par ailleurs, et pour ne rien arranger, le système éducatif public national est confronté à des problèmes chroniques : vétusté des équipements, classes surpeuplées, pénurie de ressources pédagogiques et déplacement croissant des familles vers les écoles privées qui se multiplient partout dans le pays, alourdissant les dépenses des ménages.
Les parents d’élèves, directement concernés, ne cessent d’exprimer leur inquiétude. Plusieurs associations craignent une année scolaire paralysée et appellent à un compromis rapide. «Nos enfants ne devraient pas payer le prix de ce bras de fer», a déclaré une fédération de parents d’élèves dans un communiqué dimanche.
Si elle a lieu, la grève générale du 17 octobre pourrait paralyser l’ensemble du système éducatif et accentuer la pression sur un gouvernement déjà critiqué pour son incapacité à relancer l’économie et à apaiser les tensions sociales. Les prochaines semaines seront décisives, car un bras de fer prolongé risque de saper davantage la crédibilité de l’État et d’aggraver le mécontentement de la population.
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