Ph. Fondation Habib Bourguiba.
Meriem Bourguiba Aouiti, petite-fille de l’ancien président de la république, Habib Bourguiba, a estimé que Béji Caïd Essebsi n’est pas bourguibiste comme il le prétend mais a utilisé le bourguibisme pour accéder au Palais de Carthage.
Membre dirigeant du parti Afek Tounes, Mme Bourguiba Aouiti a indiqué, dans une déclaration au journal en langue arabe « Hakaek Online« , publiée vendredi 5 octobre 2018, que le programme électoral de M. Caïd Essebsi, présenté au cours de la campagne législative et présidentielle de 2014, comportait plusieurs points inspirés de la pensée bourguibiste. Or, après avoir accédé au pouvoir, ce programme n’a jamais été mis en oeuvre.
«Je n’ai pas vu qu’il a appliqué la pensée bourguibienne ni dans son programme ni d’ailleurs dans le travail du gouvernement. Il n’est donc pas un bourguibiste. (…) Après l’indépendance, le président Bourguiba s’est pressé de mettre en place des réformes profondes comme l’institution d’une armée nationale, la mise en place du Code du statut personnel et d’autres réformes. Or, l’actuel président n’a fait aucune grande réforme qui vise à relancer l’économie et à réaliser les objectifs de la révolution», a-t-elle indiqué, ajoutant : «Je pense qu’il a utilisé le bourguibisme pour gagner les élections présidentielles. Les médias l’ont aidé en faisant de lui une figure du bourguibisme. Et il a réussi sa campagne de communication sur ce thème, ce qui lui a permis d’accéder au Palais de Carthage».
Mme Bourguiba Aouiti a, par ailleurs, estimé que si son grand-père était toujours vivant et au pouvoir, il n’aurait jamais établi un consensus avec Ennahdha, étant donné qu’il n’avait pas la même vision des choses que le parti islamiste.
«Ennahdha menace, depuis un certain temps, le modèle sociétal que Bourguiba voulait ancrer en Tunisie. La menace d’Ennahdha a commencé lorsque ce mouvement a financé secrètement des mosquées et des associations. Je ne suis d’ailleurs pas surprise de voir qu’Ennahdha est contre les propositions de la Colibe, notamment celle relative à l’égalité successorale. Il faut tout même rappeler que lors du dernier congrès de ce parti (mai 2016, Ndlr), ses dirigeants avaient assuré qu’il veilleront à l’avenir à la séparation entre le politique et le religieux. Or, il n’en fut rien», a-t-elle indiqué.
E. B. A.
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