Le président de la république a donné, lundi, une interview à la chaine cairote CBC où il est revenu sur les principales questions politiques de l’heure.
En réponse à une question concernant la polémique autour de l’article 230 du code pénal pénalisant l’homosexualité, le président Caïd Essebsi a été catégorique en annonçant qu’il est totalement contre son abrogation souhaitée par le ministre de la Justice, Mohamed Salah Ben Aissa, ajoutant que ce point de vue n’engage que le ministre.
Par cette réponse on ne peut plus tranchante, le président de la république se désolidarise du ministre de la Justice et, à travers lui, de tout le gouvernement, retrouvant, par la même occasion, une tonalité autoritaire qu’on ne lui connaissait pas.
M. Caïd Essebsi s’est, par ailleurs, félicité de sa visite au Caire qu’il a considérée comme une réussite, souhaitant qu’il sera procédé à la concrétisation de ce qui a été convenu lors des entretiens bilatéraux avec le président Abdelfattah Sissi.
Sur la Libye, le président a indiqué que la Tunisie et l’Égypte partagent la même analyse de la situation. Les deux pays, a-t-il précisé, sont contre la division de la Libye et contre une intervention étrangère pour résoudre la crise dans ce pays. Pour M. Caïd Essebsi seuls les Libyens sont concernés et il faut les aider à parvenir à une solution politique à travers le dialogue.
Le président a nié fermement l’existence d’une crise entre la Tunisie et les Émirats comme il a démenti tout recours à une médiation dans cette affaire à travers le président Sissi.
M. Caid Essebsi a indiqué que la Tunisie fait face à des menaces terroristes à l’intérieur et à l’extérieur du pays en provenance de la Libye, ajoutant que Daech est basé à la ville de Sabrata, à seulement 70 kilomètres des frontières tunisiennes. Ce qui exige de la Tunisie qu’elle renforce sa sécurité et augmente sa vigilance.
A propos de l’adhésion de la Tunisie à l’alliance internationale contre Daech, le président Caïd Essebsi a indiqué que l’option sécuritaire et militaire est nécessaire en cas d’aggravation de la situation, mais l’option pacifique reste la meilleure solution pour résoudre toutes les crises dans la région, a-t-il insisté.
Concernant la situation en Syrie, M. Caïd Essebsi a indiqué que le souhait de la Tunisie est le rétablissement de la situation dans ce pays et sa reconstruction après que les protagonistes aient trouvé une sortie à la crise.
Le président de la république a, à ce propos, regretté l’absence d’une position arabe commune vis-à-vis de la situation qui ne cesse de s’aggraver dans la région.
A. B. M.
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