Hafedh Caïd Essebsi et Faouzi Elloumi.
L’intérêt du mouvement islamiste Ennahdha, en provoquant la crise de Nidaa Tounes, est de faire le vide pour prendre le pouvoir après les élections de 2019, estime le dirigeant nidaïste, Faouzi Elloumi.
«Certes, il y a eu beaucoup de conflits au sein de Nidaa Tounes mais le mouvement Ennahdha était, à chaque fois, présent derrière ces conflits. Ce parti essayait à chaque fois de renforcer une partie contre une autre. Le but est de diviser le parti, et ce afin de prendre seul le pouvoir en 2019», a-t-il écrit dans un statut publié sur sa page Facebook hier soir, mercredi 7 novembre 2018.
Poursuivant son analyse hostile à Ennahdha et minimisant la responsabilité des Nidaïstes dans l’aggravation des divisions au sein de leur parti, M. Elloumi a, par ailleurs, estimé que le parti de Rached Ghannouchi «a officiellement choisi d’exercer seul le pouvoir et au premier rang et d’être le principal maître de la vie politique en Tunisie.»
Selon Faouzi Elloumi, il y aurait une tentative de ramener le pays en arrière et de mettre en place une nouvelle «troïka» après les élections de 2019, par allusion à la coalition conduite par Ennahdha ayant gouverné le pays de janvier 2012 à janvier 2015. Il ne précise pas cependant qu’elles sont les deux autres partis qui s’associeront, la prochaine fois, avec Ennahdha.
L’homme d’affaires, qui était jusque-là en retrait et évitait de s’afficher sur les devants de la scène nidaïste pendant la crise, sort donc du bois et fait de nouveau parler de lui. Mais sa position ne diffère en rien de celle des autres membres du comité politique : faire la guerre à Ennahdha, accusé d’être responsable de tous les maux de Nidaa et de la Tunisie.
M. Elloumi, qui évite de s’attaquer au chef du gouvernement Youssef Chahed, sa seule différence avec ses camarades de la bande à Hafedh Caïd Essebsi, se positionne cependant comme un rassembleur, en appelant les dirigeants et les militants de Nidaa Tounes ayant quitté le parti à y retourner, à retenir les leçons du passé et à se préparer, dès à présent, aux prochaines échéances électorales.
Si M. Elloumi sort aujourd’hui de son silence, c’est qu’il estime que les Nidaïstes ne veulent plus de Hafedh Caïd Essebsi ni de Slim Riahi, très décriés tous deux par la base du parti, et qu’il a enfin une chance de postuler à la direction. Salut chef !
E. B. A.
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