Anouar Maarouf/Samia Abbou.
Le limogeage brutal et inexpliqué d’Adel Bouhoula, ancien directeur général du Centre national de l’informatique (CNI), soulève encore des interrogations. Et le ministre des Technologies de la communication et de l’Economie numérique, Anouar Maarouf, continue de faire la sourde oreille.
Samia Abbou, députée d’Attayar (Courant démocratique), a voulu comprendre les circonstances du limogeage injustifié de M. Bouhoula en adressant plusieurs questions à M. Maarouf lors d’une séance d’audition à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), le 22 octobre dernier.
«J’ai découvert plusieurs anomalies dans les circonstances de ce limogeage. Vous avez demandé, lors d’un conseil ministériel en date du 7 mai 2018, que Adel Bouhoula soit démis de ses fonctions. Normalement, lorsqu’un directeur va être démis de ces fonctions, on le prévient d’avance, or vous ne l’avez pas fait! La manière dont vous avez procédé est vraiment honteuse. Il a appris la nouvelle, le 15 mai, à travers Facebook», a-t-elle déclaré.
La députée d’Attayar a, par ailleurs, indiqué que le retard pris dans la concrétisation du projet de retrait du bulletin de naissance de manière électronique n’est pas la vraie raison du limogeage de l’ancien directeur du CNI. Elle a indiqué que le ministre a essayé de faire capoter le projet en imposant à M. Bouhoula de le réaliser en moins de 18 jours. Une mission quasi impossible étant donné que ce projet ne pourra être concrétisé qu’au bout de plusieurs mois de travail acharné. D’ailleurs, 6 mois sont déjà passés depuis le départ de M. Bouhoula, et le projet n’est pas encore au point, c’est la preuve qu’il n’est pas réalisable en 18 jours. Le ministre, qui est un homme du secteur, est bien placé pour le savoir.
Autre problème soulevé par Samia Abbou, celui de la mise en place d’une Agence de développement numérique (ADN) qui est fortement contestée par les agents du CNI. Ces derniers redoutent une manœuvre visant à doublonner leur agence, à lui retirer ses missions et à servir les intérêts de quelques parties privées.
«Monsieur le ministre, vous n’avez donné aucune raison valable au limogeage de l’ancien directeur du CNI. Vous avez dit que si une personne n’atteint pas son objectif, il doit présenter sa démission. Alors faites-le! Vous n’avez rien fait durant votre mandat. Vous voulez faire acheter par l’Etat une application que M. Bouhoula pouvait lui-même réaliser avec les moyens du CNI», a encore lancé la députée, qui accuse le ministre de mauvaise gestion et de servir des intérêts occultes.
A toutes ces accusations M. Maarouf est resté de marbre et a continué à faire la sourde oreille. Et pour cause: il ne doit pas son poste pour ses compétences, car il n’en a visiblement pas, mais au soutien du parti islamiste Ennahdha qui l’a mis à la place où il ne devait pas être.
E. B. A.
Ennahdha veut imposer son contrôle sur le secteur des communications
Centre national d’informatique : Les dessous du limogeage de Adel Bouhoula
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