Nebil Radhouane, professeur de langue et de littérature françaises, nous a quittés hier, lundi 19 novembre 2018, sur la pointe des pieds, pour ne pas déranger, avec cette souriante et amicale discrétion qu’on lui connait.
Cet homme exceptionnel, enseignant universitaire qui a formé plusieurs générations d’enseignants de langue et littérature françaises, chroniqueur littéraire (notamment dans le quotidien « Le Temps »), qui a accompagné de son regard perspicace la littérature tunisienne au cours des 30 dernières années, est un grand orfèvre de la langue française, sans doute l’un des meilleurs qui maîtrisent la langue de Molière en Tunisie.
Traducteur hors pair de l’arabe au français, il était rare, comme seuls savent l’être les hommes de génie.
Du haut de son éternelle jeunesse, Nebil Radhouane avait tout le temps pour lui, aussi prenait-il le temps de déguster la vie et de la mordre à pleines dents. Mais la vie pour lui, c’était d’abord et toujours la littérature, sa religion, sa passion, sa raison d’être.
Sexagénaire souriant, élégant, et toujours aussi séduisant, même quand la maladie l’a affaibli et dérobé à ses amis. C’est cet image que l’on gardera de lui.
Le défunt, qui a enseigné à la Faculté des Lettres de Kairouan et à la King Abdulaziz University à Jeddah, en Arabie saoudite, a traduit plusieurs écrits littéraires et, surtout, le Coran : une traduction alliant la précision et la rigueur scientifique à la beauté du style et à la poésie des mots.
I. B.
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