Sous le titre «Encore l’un des notre quitte la scène discrètement», l’universitaire et écrivain Cherif Ferjani rend hommage dans ce post publié sur facebook au militant historique de la gauche tunisienne, Rachid Bellallouna, décédé ce matin du 26 novembre 2018 après un long combat contre la maladie.
Il a fait partie des premiers prisonniers du groupe Perspectives Tunisiennes dans le procès de 1968. Bien qu’ayant quitté l’organisation après sa sortie de prison en 1970, il a été arrêté à nouveau en 1972, avec Noureddine Ben Kheder et Gilbert Naccache, pour purger le reste de la peine à laquelle ils furent condamnés en 1968 : Bourguiba décida de revenir sur la grâce qu’il leur avait accordée en 1970. Par solidarité et dignité, Rachid a refusé de dire qu’il ne faisait plus partie de l’organisation. Il n’est sorti qu’en 1979.
Je l’ai connu en 1976 à Borj Erroumi lors du regroupement des plus jeunes avec les plu anciens. Il était d’une modestie et d’une gentillesse que n’égalait que la profondeur de sa réflexion dégagée de toute allégeance idéologique ou partisane. Nous nous sommes retrouvés ensuite à Amnesty International et lors des rencontres entre les anciens de Perspectives-Le Travailleur Tunisien ou des réunions pour tel ou tel événement.
Nous voulions passer le voir mercredi 21 novembre suite à un appel de notre ami Mohamed Khenissi nous informant qu’il n’allait pas bien. Layla, sa compagne, nous en dissuadés en disant qu’elle était auprès de lui à la clinique et qu’il n’allait pas tarder à sortir.
La dernière fois où je l’ai vu, c’était au mariage de Selma-Afek, fille de nos camarades Aïcha et Noureddine Ben Kheder. Nous garderons de lui l’image d’un aîné attentionné et prévenant, au sourire affable et aux idées profondes et sans concession. Que son souvenir soutienne Layla et son fils Saïd, soude nos rangs et nous aide à poursuivre le chemin que nous avons partagé avec lui.
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