Face à la crise, l’instabilité et l’appauvrissement généralisé, les gouvernements qui se sont succédé en Tunisie depuis la révolte du 14 janvier 2011, n’ont montré aucune aptitude à pouvoir sauver le pays d’un tsunami annoncé.
Par Mohamed Habib Ladjimi *
La médiocrité de la vie politique en Tunisie a atteint son paroxysme en octobre dernier avec l’intronisation du sieur Karim Melaiki au poste de maire de Oueslatia, dans la région de Kairouan. Le hic, c’est que ce bonhomme est un célèbre… voleur de moutons, avec un casier judiciaire à l’appui.
De telles situations cocasses sont devenues le pain quotidien des Tunisiens depuis l’énigmatique «révolution du jasmin», déclenchée le 17 décembre 2010 à Menzel Bouzaiane (Sidi Bouzid) mais, dit-on, concoctée depuis un an à la Maison blanche.
Huit ans déjà que ce petit pays vit de Charybde en Scylla et d’un drame à l’autre. Ce qui a fait dire à un facebooker : «La Tunisie naquit en 1956 et tomba malade en 1987» (date de la prise du pouvoir par l’autocrate Zine El Abidine Ben Ali, qui prit la fuite le 14 janvier 2011, Ndlr).
Si le facebooker n’a pas cru devoir continuer sa narration, c’est parce qu’il est inutile d’égrener tous les épisodes sanglants, ni le nombre de morts, civils, touristes et nationaux, civils et militaires, tombés, çà et là, au nom d’un islam radical au visage particulièrement hideux.
Face à cela et à l’appauvrissement général du pays, les gouvernements qui se sont succédé depuis 2011 n’ont montré aucune aptitude à pouvoir sauver le pays d’un tsunami annoncé.
Le gouvernement actuel, quand à lui, est composé, soit de blancs-becs, soit de vieux politicards, balançant entre «si jeunesse savait, et si vieillesse pouvait»…
Le dinar glisse à une vitesse grand V. Dans les grandes surfaces, les prix vous font croire que vous êtes à Oslo. Mais, en sortant, vous tombez nez-a-nez sur Calcutta… Le lait est quasiment rationné, le beurre a disparu. Les piments sont aussi chers que les bananes et les sardines talonnent de près les scombridés. Quand il pleut, les barrages ne se remplissent pas. Et quand il y a huit millions de touristes, la Banque centrale manque encore de devises et le dinar chute de plus belle… L’or du Pérou, quoi…
* Journaliste.
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