Le dinar tunisien a été échangé avant-hier, mercredi 23 janvier 2019, à un niveau le plus bas par rapport au dollar américain. Comment est-on arrivé là ?
Par Marwan Chahla
Selon les observateurs, les raisons principales de cette chute historique tiennent en ces deux faits simples et évidents: la partie de bras-de-fer que se livrent le gouvernement et l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et le déficit abyssal dont souffre, depuis quelque temps déjà, la balance commerciale tunisienne.
Au bout de cette interminable traversée du désert que subit l’économie de notre pays, depuis la révolution de 2011, le cours de notre monnaie nationale a chuté spectaculairement au niveau de 3 dinars pour le dollar.
Depuis le début de l’année, l’UGTT n’a eu de cesse de réclamer, avec force et arrogance, des augmentations salariales substantielles pour les 650.000 employés du secteur public – tout en sachant que le gouvernement de Youssef Chahed avait le plus grand mal à «joindre les deux bouts» et à maintenir comme il peut les équilibres économiques.
Ne l’entendant pas de cette oreille, la centrale syndicale ne s’est pas privée d’une première grève générale suicidaire – pour tout le pays –, il y a une semaine, et la menace d’une autre les 20 et 21 février prochain.
Tout cela se passe dans un contexte économique et financier des plus moroses: une croissance économique –et elle existe, malgré toutes les difficultés– qui n’est pas à la hauteur de ce que «les Tunisiens peuvent faire, s’ils le veulent»; le ralentissement des investissements étrangers; et la spirale inflationniste quasiment incontrôlable…
Ajoutons à tout cela cette tare tunisienne qui consiste à consommer plus qu’à produire, c’est-à-dire à importer plus qu’à exporter. Le résultat est là: selon des chiffres officiels, rendus publics le mois dernier, le déficit commercial de la Tunisie a atteint, en 2018, le niveau record de 19,04 milliards de dinars (MdDT), contre 15,59 MdDT en 2017, soit une augmentation de 3,45 MdDT ou de 22,13% en une seule année !
Que faut-il encore comme choc, comme autres chiffres ou indicateurs, pour qu’il y ait prise de conscience que les choses vont mal, très mal, en Tunisie, pour l’on se ressaisisse enfin?
Source: ‘‘Middle East Monitor’’.
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