Des dirigeants de Nidaa Tounes commencent à parler ouvertement d’un putsch en préparation par Hafedh Caïd Essebsi, vice-président du parti.
C’est le cas de Lazhar Akremi, co-fondateur et membre du bureau exécutif de Nidaa Tounes, le parti au pouvoir, fondé en juin 2012 par Béji Caïd Essebsi, qui a affirmé, aujourd’hui, à Shems FM, qu’une aile de ce parti, conduite par Hafedh Caïd Essebsi, vice-président du parti et fils du président de la république, est en train de mobiliser ses partisans dans les régions dans le but de renverser le bureau exécutif actuel.
M. Akremi a ajouté que le meeting, prévu samedi 17 octobre à Djerba, n’a pas été autorisé par la direction centrale de Nidaa Tounes, ajoutant que le seul but de cette réunion c’est de provoquer une scission au sein du parti. Et M. Akremi d’ajouter que Ridha Belhaj, membre du bureau exécutif, est en train d’utiliser ses fonctions en tant que conseiller à la présidence de la république, pour contacter les cadres régionaux du parti, au nom du président Caïd Essebsi, et les inciter à choisir leur camp. Traduire : à se ranger derrière Hafedh Caïd Essebsi.
Aux dernières nouvelles, Mohsen Marzouk, secrétaire général du parti, n’assistera pas au meeting de Djerba, où un complot est en train d’être tramé pour le renverser par d’anciens membres du RCD, l’ancien parti au pouvoir sous Ben Ali, qui veulent prendre les commandes du parti.
Une réunion d’urgence sera organisée, demain à Tunis, par le bureau exécutif et le bureau politique du parti pour essayer de dénouer cette crise qui risque de provoquer l’implosion d’un parti où les appétits des petits chefs s’aiguisent pour succéder à Béji Caïd Essebsi.
Qu’il est loin le temps où Nidaa Tounes rassemblait les Tunisiens et, surtout, les Tunisiennes contre la marée verte des islamistes. Aujourd’hui, le parti de Caïd Essebsi tourne le dos à ses électeurs et électrices en s’alliant avec Ennahdha et affiche ses divisions internes longtemps maintenues en sourdine. De là à penser que les dirigeants de ce parti sont en train d’ouvrir un boulevard devant le retour d’Ennahdha…
Z. A.
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