Plusieurs accords ont été signés à l’hôtel de Matignon, le jeudi 14 février 2019, en présence du Premier ministre français, Edouard Philippe, et du chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, à l’occasion du deuxième Haut conseil de coopération entre la France et la Tunisie.
Il s’agit de deux conventions de prêts d’un montant total de 103,3 millions d’euros pour soutenir le secteur de la santé en Tunisie visant (i) l’amélioration de l’accès aux soins des habitants de la région de Sidi Bouzid (76 millions d’euros) et (ii) un appui au déploiement de la e-santé en Tunisie (27,3 millions d’euros), auxquels s’ajoutent trois accords bilatéraux dans des domaines importants de la coopération franco-tunisienne : les transports, l’appui au développement des territoires et à la santé, la mise en œuvre du projet phare de l’Université franco-tunisienne pour l’Afrique et la Méditerranée (UFTAM).
1/ Améliorer l’accès à des services de santé à Sidi Bouzid
Cette convention de prêt a été signée, pour la partie tunisienne, par Zied Laadhari, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération Internationale, et pour la partie française par Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement (AFD).
Ce projet déployé sur l’ensemble de la région de Sidi Bouzid, comprend trois composantes complémentaires : (i) des travaux de modernisation et d’équipements de l’hôpital régional de Sidi Bouzid, projet phare du plan de réforme sectoriel 2016-2020 du ministère de la Santé, qui bénéficiera également d’investissements d’efficacité énergétique grâce à une subvention de l’Union européenne d’1 million d’euros; (ii) des actions de renforcement de l’accès aux soins de proximité, par la mise à niveau des structures de santé primaire du gouvernorat, particulièrement celles des hôpitaux régionaux de Regueb et Meknassy, et la promotion des initiatives territoriales de santé numérique (télémédecine) ; (iii) Enfin, le projet accompagnera le renforcement de la gouvernance du système de santé au niveau régional, notamment en termes de ressources humaines médicales.
Par l’amélioration de l’accessibilité des populations de la région de Sidi Bouzid à des services de santé de qualité, le projet va contribuer à réduire les disparités régionales et renforcer le développement des zones dites défavorisées.
Zied Laadhari et Rémy Rioux.
2/ Promouvoir l’innovation et le numérique pour accroître la qualité et l’efficience du système de santé
Cette convention de prêt, également signée par MM. Laadhari et Rioux, concerne le soutien de l’AFD au programme national de l’e-santé vise à accompagner la modernisation du secteur de la santé par le déploiement dans les hôpitaux tunisiens d’applications du système d’information hospitalier parmi lesquelles, (i) le dossier médical informatisé pour les patients (ii), la distribution journalière informatisée et nominative du médicament (iii), la dynamique Tunisie sans films, qui associe le système de l’archivage des images médicales et le système d’information radiologique (iv), et la gestion des archives médicales numérisées.
En complément, des initiatives territoriales de télémédecine seront déployées dans plusieurs spécialités médicales telles que la télé-cardiologie, la télé-périnatalité, les urgences cardiaques, la télé-radiologie et la télé-échographie obstétricale. Ces différents projets faciliteront le lien entre les médecins spécialisés et les équipements médicaux de pointes au profit des régions du Nord, du Sud et du Centre de la Tunisie.
Faisant suite à une coopération technique entre l’AFD et le ministère de la Santé pour l’élaboration d’un programme d’investissement 2018-2020 pour l’e-santé, ce projet contribue à la réduction des disparités régionales dans l’accès aux soins de spécialité.
Pour M. Laadhari, «ces deux financements s’inscrivent parfaitement dans le cadre du plan de développement 2016-2020 de la Tunisie en agissant sur les inégalités territoriales dans l’accès aux soins de santé et en renforçant le capital humain du pays.»
M. Rioux s’est félicité de la signature de ces conventions, qui marquent «une première étape dans la coopération entre la Tunisie et l’AFD dans le domaine de la santé, nouveau secteur dans lequel intervient l’Agence. Ces deux projets ambitieux renforcent le lien social au cœur de la mission de l’Agence en Tunisie et ouvrent la voie à des appuis futurs en faveur de services de santé de qualité, en s’appuyant notamment sur des technologies de pointes confirmant la qualité de l’ingénierie et la place centrale de l’innovation et du numérique en Tunisie».
Hichem Ben Ahmed et Elisabeth Borne.
3/ Promouvoir et développer l’activité commerciale de transport international routier de personnes entre les deux pays
Un accord entre les gouvernements français et tunisien sur le transport international routier de personnes a été signé, pour la partie tunisienne, par Hichem Ben Ahmed, ministre du Transport, et pour la partie française par Elisabeth Borne, ministre chargée des Transports.
Les relations institutionnelles entre la Tunisie et la France dans le domaine des transports sont historiquement denses et sont régies par un accord général datant de 2009. L’Accord sur le transport international routier de personnes signé dans le cadre du Haut conseil de coopération vise à promouvoir et développer l’activité commerciale de transport international routier de personnes. Sa bonne mise en œuvre est garantie par la création d’une commission mixte composée de délégués représentant les autorités concernées des deux pays, lesquels peuvent également convier des représentants des organisations professionnelles du secteur du transport routier de personnes.
Slim Khalbous et Frédérique Vidal.
4/ Poursuivre la mise en œuvre du projet phare d’Université franco-tunisienne pour l’Afrique et la Méditerranée
Un protocole d’accord entre le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique tunisien et le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation français sur l’Université franco-tunisienne pour l’Afrique et la Méditerranée a été signé, pour la Tunisie, par Slim Khalbous, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et pour la France par Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Par ce texte, la France et la Tunisie ont souhaité renouveler leur engagement pour la mise en place, d’ici la rentrée universitaire 2019, de l’Université franco-tunisienne pour l’Afrique et la Méditerranée (UFTAM) et fixer les choix retenus en matière de diplomation et de gouvernance.
Khemaies Jhinaoui et Jean-Yves Le Drian.
5/ Assurer la continuité dans la bonne mise en œuvre des projets de développement financés par la conversion de dettes
Un avenant à la Convention entre les gouvernements français et tunisiens relative à la mise en œuvre de la conversion de dettes a été signé par Khemaies Jhinaoui, ministre tunisien des Affaires étrangères, et M. Jean-Yves Le Drian, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères.
Cet avenant a permis d’acter le transfert de la gestion des projets issus de la conversion de dettes à l’AFD (projet de l’hôpital de Gafsa et projets éducatifs), en cohérence avec les actions de coopération menées dans le secteur de la santé et de l’éducation par l’AFD.
Source : communiqué.
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