A droite, Skander, aujourd’hui, dans l’avion.
Skander (22 ans) vient d’atterrir aujourd’hui, vendredi 15 février 2019, dans un pays de l’Europe : il fuit une «persécution de la justice», en Tunisie, sur la base de son orientation sexuelle. Depuis 2016, il a été condamné 3 fois à la prison ferme pour son homosexualité.
Le jeune homme a été condamné une première fois en 2016, alors qu’il n’avait que 18 ans. Il avait été arrêté, pour homosexualité, avec 5 autres personnes, à Kairouan, et condamné à 3 ans de prison ferme, peine réduite à un mois en appel. Cette affaire avait fait beaucoup de bruit à l’époque et sa famille, qui en a eu vent, l’a renié.
Skander s’est alors installé à Tunis, pour tenter de se refaire une vie, mais un an après, rebelote: il est de nouveau arrêté, en 2017, et poursuivi pour homosexualité. Il purgera une peine de 4 mois.
La malchance et, surtout, l’article 230 du code pénal tunisien criminalisant la sodomie, mèneront Skander, de nouveau, devant la justice en 2018. Cette fois-ci, il est condamné à 2 ans de prison et ses avocats ont fait appel de cette décision.
L’association Shams, défendant les droits des homosexuels, a décidé d’aider le jeune homme à fuir la Tunisie. Elle a pris contact avec plusieurs ambassades de pays étrangers et a fini par lui débrouiller un visa pour un pays européen où il a atterri aujourd’hui.
L’association s’est chargée des frais de son voyage et l’a placé dans une association dans le pays d’accueil en attendant qu’il devienne indépendant et qu’il trouve un travail pour se refaire une vie, loin de ce qu’il considère comme injustice et persécution.
«L’article 230 expose les homosexuels à une sorte de peine à perpétuité. Cette loi va contre les principes des droits de l’homme et des libertés. Il est temps de l’abroger, l’homosexualité est une liberté individuelle et on n’a pas le droit de la bafouer», commente Shams, en déplorant que plusieurs homosexuels se voient obligés de fuir le pays pour pouvoir vivre librement et dignement.
Y. N.
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