Indéboulonnable président d’Ennadha, Rached Ghannouchi est en réalité plus que cela. Du mois pour certains militants et cadres zélateurs du parti islamiste.
Des invités à un mariage dans un hôtel de la banlieue nord de Tunis en ont récemment eu la preuve. Prenant leur mal en patience parmi les premiers arrivés au lieu de la cérémonie, ces invités ont été sortis de leur torpeur lorsque, une fois la salle presque remplie, le parent d’un des deux mariés a soudain ordonné aux présents de se lever, et de se mettre femmes d’un côté et hommes de l’autre, parce que «le Sultan est arrivé» (sic !). Et le «Sultan» qui n’a pas tardé à faire son entrée n’était autre que le leader d’Ennahdha.
Etonnant ? Pas tellement, puisque le président du parti islamiste a eu droit, lors de la cérémonie marquant la reprise de l’enseignement zitounien, le 12 mai 2012, à un «Radhia Allahou Anhou» (Que Dieu l’agrée), généreusement concédé par Houchine Laabidi, alors imam autoproclamé de la mosquée Zitouna, et qui mettait Rached Ghannouchi sur un pied d’égalité avec les compagnons du prophète Mohamed à qui cette formule était jusque-là exclusivement consacrée.
Nabil Ben Ameur
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