Adoubé par Béji Rached Essebsi et Rached Caïd Ghannouchi, Nabil Karoui, l’entremetteur suprême de la transition politique tunisienne, peut présenter sa candidature à la présidentielle : les riches sont déjà dans la poche. En attendant de voler les voix des pauvres.
Par Mounira Aouadi *
Hey mon pote, j’ai quelque chose à t’dire, c’est important pour moi, la vie c’est pas un jeu et le vice est au garde-à-vous et j’te vois cracher sur toi et ça te laisse des tâches, y’a des trucs qu’on doit pas salir, faut que tu le saches… Genius, véritablement !
Effervescence monstre et branle-bas de combat sur la toile et ailleurs sur la candidature de Nabil fils de Karoui depuis le moment où il a arboré une barbichette et je te tiens et tu me tiens par la barbichette le premier qui rira aura une tapette et question tapettes nous en avons reçues et eues depuis un ras-le-bol dont le monde se souvient ! La barbichette est fatalement la suite logique à une telle candidature. Elle l’a rendu mature depuis l’entretien accordé par le « khewmji» ghannouchien à Nessma, le 12 septembre 2013, qui s’expliquait sur les raisons de sa visite en Algérie et sa rencontre avec le président Abdelaziz Bouteflika.
Les deux hommes sont faits pour s’entendre. Ils sont sans foi ni loi. Nabil fils de Karoui ne se glisse pas dans la peau d’un entremetteur, c’en est un, il arrange les rencontres de Béji Rached Essebsi et de Rached Caïd Ghannouchi, comme celle de 2013 à Djerba quand ses intérêts l’exigent.
Président et gourou savent lui rendre la pareille en cas de coup dur. C’est ainsi que, suite à la fermeture de sa chaîne par les forces de l’ordre qui appliquaient une décision de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), le «khewmji» vole à son secours. Tout comme le président qui a mis en exergue, lors de cette rencontre, «le rôle primordial joué par les médias nationaux dont la chaîne Nessma dans la réussite du processus démocratique». Et vlan dans la poire de la démocratie !
Dès lors, pourquoi s’étonner d’une telle candidature ! Adoubé par les deux droites parallèles, il nique la Haica qui lui réclame 50.000 DT en sus de toutes les amendes réclamées depuis 2014 , date de la mise en place des cahiers des charges relatives à la diffusion audiovisuelle qu’il refuse de signer, ce faisant, il révélerait ses sources de financement !
La mafia se porte bien du côté de chez nous et les parrains ne sont jamais inquiétés ! Il y a des âmes errantes par-ci par-là pour réclamer justice ou pour gémir douloureusement quand on se fait de la publicité sur leurs os qui, à peine, se décomposent, tels ceux de Khalil, parti trop tôt, parti trop vite, comme pressé par le destin, comme n’en pouvant plus des agissements de son père…
Hey mon pote, j’ai quelque chose à t’dire, ne compte pas sur les voix de la misère. Elle est vertueuse quand elle se sait grugée!
* Journaliste.
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