Ça n’en finit pas avec les fake news: cette fois-ci des médias ont cru bon dénoncer une campagne contre les dons pour les villages SOS Tunisie, intitulée : «Les mosquées avant les bâtards». Aucune trace de cette «campagne» n’a été retrouvée sur la toile… Elle n’a d’ailleurs jamais existé.
Si l’on commence à s’habituer aux fake news, souvent publiées sur les réseaux puis reprises sans vérification par de pseudo-médias en quête de buzz facile, celle-ci est particulièrement pernicieuse, car les médias qui se sont dépêchés d’écrire des articles à ce sujet, sans prendre la précaution d’en vérifier la véracité, ont certes eu le buzz recherché, mais ils ont commis une grave faute professionnelle et se sont couverts de ridicule. Pis encore: ils ont commis une faute de goût, car ils n’ont eu aucun égard pour les enfants des villages SOS, souvent nés hors des liens du mariage légal et qui, plus est, sont sans soutien familial.
En prétendant que la soi-disant campagne appelle à faire des dons pur la construction des mosquées plutôt que pour ces petits sans soutien familial, appelé ici «bâtards», ou plutôt, comme écrit en arabe, «abnaa zina» (enfants adultères), ils ont humilié ces derniers en croyant les défendre. Difficile d’être plus stupide…
Pour que la nouvelle soit plus sexy, on a évidemment attribué la campagne à «des partisans de l’islam politique». Puis ça donne un air militant de s’opposer aux islamistes et dénoncer leurs pratiques… mais l’on a beau chercher sur les réseaux sociaux : seuls des statuts dénonçant cette vraie fausse campagne et les quelques articles fake apparaissent dans le monde virtuel.
Aucun parmi ces bien-pensants n’a pensé au mal que cela pourrait faire aux enfants orphelins et sans soutien, la recherche du buzz semble avoir pris le dessus sur tout autre principe.
Ces enfants qui, dans la société tunisienne, sont souvent dénigrés et pointés du doigt, n’avaient pas besoin d’être, encore une fois, rabaissés par ces journalistes, qui semblent finalement prêts à tous les écarts, professionnels, déontologiques et moraux, pour accroître artificiellement leur audience.
Rappelons que l’Association tunisienne des villages d’enfants SOS (Atvos), qui ne bénéficiera plus du financement de l’Association internationale SOS, dès 2020, est en train de collecter de l’argent, notamment via des dons SMS au 85510. A la veille de Aïd El-Fitr, ce don peut être considéré comme Zakat El-Fitr, comme suggéré par le mufti de la république.
Y. N.
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