Le secteur de la parfumerie et des cosmétiques en Tunisie se caractérise par des difficultés dues à une pression fiscale chaque année plus importante, à la multiplication des barrières non-tarifaires et le développement du marché informel, qui handicapent son évolution.
La Chambre syndicale nationale des industries de parfumerie et cosmétiques relevant de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) a organisé, ce mardi 11 juin 2019, au siège de l’organisation patronale, à la Cité El Khadra, à Tunis, une journée d’information pour la présentation des résultats d’une étude sur «la pression fiscale et les barrières non tarifaires qui boostent l’informel» dans le secteur de la parfumerie et des cosmétiques.
Ouvrant les travaux de cette manifestation, Hatem Mziou, président de la chambre a annoncé que l’objectif de cette journée est de sensibiliser l’opinion publique à l’importance du secteur des industries de la parfumerie et des cosmétiques pour le bien-être du Tunisien. Il a souligné que, contrairement aux idées reçues, les produits de parfumerie et de cosmétique ne sont pas superflus et contribuent à la bonne hygiène et à la santé du citoyen.
Une pression fiscale chaque année plus importante
Présentant la situation actuelle du secteur, M. Mziou a affirmé qu’elle se caractérise par des difficultés dues à une pression fiscale chaque année plus importante et à la multiplication des barrières non-tarifaires qui handicapent le développement du secteur. Il a ajouté que les professionnels ne sont pas impliqués ni consultés lors de la prises des décisions qui impactent directement leurs activités alors que le secteur est créateur d’emplois, exportateur et génère des investissements.
L’objectif recherché par la réalisation de l’étude est d’aboutir à une vision globale pour les industries de la parfumerie et des cosmétiques et d’adopter des propositions concrètes pour sortir le secteur de la situation difficile qu’il traverse.
La parole a été ensuite donnée à Lotfi Ayadi, expert et auteur de l’étude qui a présenté aux professionnels les résultats chiffrés de cette étude qui confirment notamment que le secteur des cosmétiques et de la parfumerie occupe une position importante dans l’économie du pays
Les résultats de l’étude confirment également que le secteur fait face aujourd’hui à des problèmes et des difficultés résultants notamment des mesures fiscales décrétées par la loi de finances de l’exercice 2018 et des barrières non tarifaires que le ministère de Commerce ne cesse d’imposer, ainsi que de certaines pratiques commerciales en dehors des circuits réguliers (contrebande, contrefaçon et marché parallèle). Á cela s’ajoute un commerce parallèle qui ne cesse de se développer.
Contribution marginale au déficit commercial
Le secteur qui ne contribue que marginalement au déficit commercial du pays est plombé par une pression fiscale sans égale dans la région puisque pour certaines positions tarifaires cette pression fiscale est passée de 42% en 2017 à 84,5% en 2018 soit une augmentation de 100%.
Le secteur, ajoute l’étude, génère un chiffre d’affaires annuel d’environ 1,5 milliards de dinars soit 1,35% du PIB.
Le marché formel des produits de parfumerie et cosmétique est évalué à 945 millions de dinars et le volume du marché informel est estimé à environ 555 millions de dinars soit 58% du secteur formel et dépasse les 70% pour les parfums et produits de beauté.
L’étude souligne que le tissus industriel de la parfumerie et des cosmétiques demeure plutôt artisanal et peu structuré et souffre de ce fait d’un cadre réglementaire inadapté et d’un manque de soutien de l’Etat.
La réduction de la pression fiscale, le renforcement du contrôle et la lutte contre le marché informel nécessitent que des mesures adéquates et concertées soient prises pour la sauvegarde et la pérennité du secteur.
Source : communiqué.
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