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Parmi les 25 plus gros scandales de corruption au monde, celui de McDonald en Tunisie

Transparency International vient de compiler les 25 cas de corruption les plus spectaculaires qui ont secoué le monde au cours des 25 dernières années, et cite parmi eux, celui de McDonald en Tunisie, durant l’ère de Ben Ali.

Par Amina Mkada

Ces scandales de corruption, les plus retentissants au monde, ont inspiré une condamnation publique généralisée, renversé des gouvernements, et envoyé des personnes en prison. Ils impliquent des politiciens de tous les partis politiques, et des plus hautes sphères du gouvernement, des sommes énormes de pots-de-vin, et de blanchiment d’argent, d’une ampleur incroyable.

À la suite de bon nombre de ces scandales, de nombreux gouvernements et organismes internationaux engagés, ou ayant mis en œuvre des réformes anti-corruption, ont compté (et, dans certains cas, récupéré) des pertes.

«Shutting down competition in Tunisia»

Bien que de nombreux progrès aient été accomplis pour améliorer la responsabilisation, sensibiliser à la corruption, et modifier les normes et les perceptions, il y a encore beaucoup à faire pour tirer les leçons de ces scandales, et lutter efficacement contre la corruption.

Voici donc le cas de McDonald, le 5e dans la liste de Transparency International, survenu en Tunisie durant l’ère de en Ali, et intitulé «Shutting down competition in Tunisia» (Mettre fin à la concurrence en Tunisie).

Il n’y a pas de Big Mac en Tunisie. C’est parce que la franchise McDonald’s a été attribuée à une entreprise qui n’avait aucun lien avec la famille dirigeante et le gouvernement a empêché la chaîne de restauration rapide d’entrer dans le pays.

Des lois pour supprimer la concurrence

De 1987 à 2011, le président Ben Ali a créé des lois, exigeant que les entreprises aient la permission d’investir et de commercer dans certains secteurs. Ce qui lui a permis d’éliminer la concurrence, tout en laissant 220 entreprises familiales monopoliser de nombreuses industries, notamment les télécommunications, les transports et l’immobilier.

En 2010, ces entreprises ont produit 3% de la production économique de la Tunisie, mais 21% des bénéfices du secteur privé. Sans surprise, la famille Ben Ali a amassé 13 milliards de dollars.

Les Tunisiens ont payé le prix fort pour cela, et ont manqué des opportunités d’emploi, tandis que les nouveaux entrepreneurs et les investisseurs non liés à cette situation, continuaient à échouer.

Des entreprises privilégiées continuent de profiter de la situation

Ben Ali a fui le pays en 2011, et ses avoirs ont été vendus aux enchères, mais peu de lois restrictives ont été abrogées, et les entreprises liées de manière douteuse, bénéficiant d’un accès privilégié, continuent de se renforcer et de tirer profit des inégalités.

Transparency International termine, en faisant allusion à un long article intitulé «The End of Sound Money and the Triumph of Crony Capitalism », qui ne cite pas explicitement la Tunisie, mais qui commente la «fin des finances saines et solides et le triomphe du capitalisme de copinage». Ce dernier continue de sévir en Tunisie, messieurs, dames de Transparency International…

(Avec Transparency International).

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