Pour la première fois dans cette Coupe d’Afrique des nations (CAN 2019), l’équipe de Tunisie n’a jamais tremblé. Après un 1er tour avec 3 nuls et beaucoup de frissons, passé le Ghana aux tirs aux buts en 8e avec énormément de crainte, elle s’est imposée avec maîtrise, 3-0, face à Madagascar, hier soir, jeudi 11 juillet 2019, au Caire, en Egypte.
Par Hassen Mzoughi
Les buts ont été marqués par Ferjani Sassi (52’), Youssef Msakni (60’) et Naim Sliti (94’).
De retour dans le dernier carré pour la première fois depuis leur titre en 2004, à domicile, les Aigles de Carthage affronteront le Sénégal ce dimanche 14 juillet (17h00-HT) pour une place en finale.
Les Tunisiens n’ont pas réellement peiné face aux Barea, tant ils ont dominé leur sujet. Pourtant, la première période n’était pas exceptionnelle de leur part. Malgré une bonne application et une aisance technique indéniable de la Tunisie, les Malgaches faisaient preuve d’une grande solidarité, jouant avec un bloc haut pour annihiler les montées des coéquipiers de Ferjani Sassi. À part un coup franc de Wahbi Khazri à la demi-heure de jeu qui obligeait Adrien à sortir une belle claquette, les Tunisiens n’arrivaient pas à se montrer dangereux.
Gênés par le pressing haut de leurs vis-à-vis, qui parvenaient à couper plusieurs balles, ils ont manqué de percussion et de jeu en profondeur pour concrétiser leur supériorité dès le premier acte, avant de s’imposer en seconde période, profitant de la baisse de régime évidente des Malgaches.
La clé c’est la confiance retrouvée
La lumière est venue de Sassi, servi plein axe par Msakni et en réussite car sa frappe déviée par le dos de Thomas Fontaine prend le gardien Adrien à contre-pied (0-1). Le passeur s’est ensuite transformé en buteur opportuniste, reprenant un ballon qui traînait après une première tentative de Khazri (0-2). Par la suite, et de moins en moins fringant, Madagascar s’est livré encore plus. Jusqu’à se faire prendre en contre par le duo Khazri – Naïm Sliti, le Dijonnais clôturant le spectacle d’un subtil ballon piqué (0-3).
Il faudrait aller chercher la clé de la qualification pour les demi-finales dans le précédent match très dur contre le Ghana en huitième. Après un premier tour décevant, l’équipe de Tunisie, maladroite et prenable, a bien réagi face aux Black Stars, pour son premier examen de crédibilité, évitant la trappe et enclenchant une dynamique positive. Ce match contre les coéquipiers d’André Ayew a rendu toute la confiance au groupe, ingrédient d’une importance majeure dans un grand tournoi.
Les joueurs d’Alain Giresse, qui n’avaient pas remporté un match depuis le début de l’épreuve (4 nuls, le dernier gagné face au Ghana aux tirs au but, 1-1, 5-4) se sont réveillés au bon moment.
Le mérite revient d’abord aux joueurs…
On est loin de la gabegie technique et tactique de la phase de groupe. Le retour à un collectif soudé, au bloc équipe, au travail de groupe avec un onze complémentaire, uni et solidaire, a donné aux Tunisiens un excellent motif de croire en leur chance, de se relancer et, pourquoi pas, nourrir des ambitions légitimes.
Le retour à la «réalité» du jeu, ce sont d’abord les joueurs qui l’ont voulu. Ils se sont beaucoup parlé entre eux, en fin du premier tour. Ils ont pris l’initiative, avec une partie du staff, de débloquer une situation qui ne pouvait plus durer parce que menant à un échec garanti. Ils ont été écouté, forcément, parce que la solution devait venir d’eux. Le sélectionneur s’était enlisé et commençait à perdre de l’autorité en raison justement de ses choix discutables au sein même du groupe. La réactivité des joueurs face à une situation devenue intenable n’est pas rien, dans la mesure où elle a permis de faire redémarrer le moteur !
Quel changement en fait ! L’équipe de Tunisie maladroite et «sans conviction» s’est arraché d’un groupe où elle a connu les pires difficultés dans le jeu, évitant de peu la porte de sortie. Le 8e contre le Ghana était très dur pour une formation tunisienne qui n’avait encore rien montré de véritablement concret mais elle a cru en son étoile jusqu’au bout. Arrivé ce quart face à Madagascar où elle a haussé son niveau de jeu, quoi que des joueurs évoluent à 40% de leur potentiel, à l’instar de Youssef Msakni ou Wahbi Khazri. La différence est tout de même évidente avec ce qu’a fait Taha Yassine Khenissi, hier, encore remarquable de combativité.
Mais on retiendra tout de même la réussite offensive de l’équipe de Tunisie, le bon rendement dans le domaine de la récupération du milieu de terrain tunisien, composé de Sassi, Ghailene Chaalali et Ellyes Skhiri. On retiendra aussi l’assurance que dégage la ligne défensive adossée à un excellent Dylan Bronn et sur laquelle on pourra bâtir dans la perspective de la demi-finale face au Sénégal.
Poussive en début de CAN, cette Tunisie montre qu’il faut désormais compter avec elle. Elle qui n’est plus qu’à deux matchs d’un premier sacre hors de chez elle et le second de son histoire !
Les Tunisiens ouvriront le bal dimanche
Le dernier carré de la Coupe d’Afrique des Nations 2019 est désormais connu. Avec sa victoire contre Madagascar, jeudi, dans le dernier quart de finale de la compétition (0-3), la Tunisie a complété le tableau. Les Aigles de Carthage ouvriront d’ailleurs le bal, dimanche, à 17h00 (HT), contre le Sénégal tombeur du Bénin en quarts (1-0) et seule équipe encore en lice à n’avoir jamais remporté le trophée. Dans la foulée se jouera la deuxième place en finale entre l’Algérie et le Nigeria (20h00-HT).
Impressionnants depuis le début du tournoi, les Fennecs ont énormément soufferts pour se défaire de la Côte d’Ivoire, qui les a poussés jusqu’à la séance de tirs au but avant de céder (1-1, 3-4 TAB). Peut-être un bon signe pour les hommes de Djamel Belmadi, en quête d’un sacre continental depuis 1990. Vainqueurs lors de leur dernière participation à la phase finale de la CAN (2013), les Super Eagles ont péniblement sorti l’Afrique du Sud mercredi (2-1).
Programmes des demi-finales (dimanche 14 juillet 2019)
17h00 : Sénégal – Tunisie (beIN Sports 1).
20h00 : Algérie – Nigeria (beIN Sports 1).
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