Ennahdha se dit inquiet de la non-ratification de l’amendement de la loi électorale par le chef de l’Etat Béji Caïd Essebsi, dont on n’a plus de nouvelles depuis deux semaines… La présidence de la république se fait étrangement muette et le parti islamiste appelle les partis à se réunir pour se concerter à ce sujet.
Dans un communiqué publié aujourd’hui, samedi 20 juillet 2019, le parti de Rached Ghannouchi appelle aussi les différents blocs parlementaires à se réunir rapidement pour trouver des «arrangements», en vue de faire face aux répercussions de cette situation.
Le silence assourdissant de Carthage a évidemment laissé libre cours aux rumeurs : certains affirment que le président de la république a refusé de ratifier l’amendement de la loi électorale et que celle-ci ne sera pas appliquée pour les élections de 2019, qui arrivent à grands pas.
D’autres, en revanche, le disant fragilisé depuis son malaise et son hospitalisation le 27 juin dernier, assurent qu’il est l’otage de ceux qui s’opposent à cet amendement, adopté le 18 juin dernier par l’Assemblée, dans le but d’écarter les candidats douteux et corrompus et d’assurer des élections libres et intègres.
Quand on sait que la dernière apparition publique du chef de l’Etat remonte au 5 juillet courant, soit il y a 15 jours, et qu’il y parut très diminué, on est tenté de croire à cette version très plausible…
En déclarant, hier, sur une chaîne de télévision, que son papa ne signera pas l’amendement, qui plus est, quelques heures avant la fin du délai constitutionnel pour une tel acte, Hafedh Caïd Essebsi, fils du président de la république et chef du parti Nidaa Tounes, clairement opposé au dit amendement, n’a pas aidé à dissiper les inquiétudes voire les soupçons. Car une déclaration pareille aurait dû être faite par la porte-parole de la présidence de la république, Saïda Garrache, étrangement absente et muette depuis quelque temps, tout comme le chef de l’Etat lui-même, habituellement très loquace en de pareilles circonstances.
Y. N.
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