La diva tunisienne Latifa Arfaoui a renoué avec le public du Festival international de Carthage après neuf ans d’absence. Ses retrouvailles avec le public, dans la soirée du vendredi 19 juillet 2019, au théâtre romain de Carthage, a été amicale et chaleureuse.
Tous les éléments étaient réunis pour que Latifa Arfaoui remporte le challenge de se produire au Festival international de Carthage après une si longue absence. D’abord, une troupe de grande facture artistique et technique dirigée d’une main de maître par le maestro Mohamed Lassoued qui a assuré de bout en bout une soirée très attendue tant par le public que par les médias.
Ensuite, la victoire des Fennecs à la finale de la CAN 2019 et qui constitue une victoire tunisienne tant les rapports entre les deux peuples sont solides.
Une tigresse hypnotisant les foules
Et enfin les retrouvailles avec un grand ami de longue date et de surcroît journaliste à la plume à la fois tendre et acerbe et qui n’a pas mis les pieds à Carthage depuis la soirée de Warda, il y a plus de 10 ans, en l’occurrence Hechmi Nouira que la chanteuse a spécialement invité pour cette soirée et qui l’a accompagnée de sa descende de voiture aux coulisses.
Et c’est en présence de Mohamed Zinelabidine, ministre des Affaires culturelles et d’un très grand nombre de ses fans que Latifa Arfaoui a entamé sa soirée programmée depuis deux semaines seulement, avec une rigueur et une détermination d’enfer en démontrant sa grande capacité d’artiste qui une fois sur scène se transforme en tigresse hypnotisant par sa gestuelle et son regard précis les foules les plus rebelles.
Tout de blanc vêtue avec finesse et grande élégance, Latifa a surgi de la scène entourée d’une troupe de jeunes danseurs et danseurs d’urban art qui ont conféré à son entrée sur scène un air de modernité incontesté. Et à Latifa de se lancer dans ce qu’elle sait très bien faire, enflammer son public avec ‘‘El Houma El arbi’’, un titre qui en dit long sur son attachement à ses racines, son quartier et sa Tunisie qu’elle chante à chaque occasion et dans tous les festivals auxquels elle participe.
Telle une héroïne revenue de loin
Latifa Arfaoui avait de la rage au ventre, de l’amour à en revendre et du patriotisme à donner la chair de poule aux plus endurcis. Dans une démarche ferme et quasi guerrière, elle a traversé toute la scène rallongée pour la circonstance et traversant toute la partie réservée aux chaises, pour fondre dans la foule qui l’acclamait telle une héroïne revenue de loin. Et ce fut le cas, Latifa a triomphé de l’absence, du temps et de la concurrence des styles et d’une nouvelle vague d’artistes très talentueux et de surcroît très bien entourés par de grands managers opérant à l’échelle mondiale pour conserver sa place à la tête du Box-office des artistes arabes et dans le cœur des Tunisiens qui l’adorent.
Au cours de cette soirée très spéciale Latifa n’a pas manqué de surprendre son public, d’abord en interprétant l’hymne national algérien pour partager la joie de nos voisins à l’occasion de la consécration des Fennecs champions d’Afrique de football pour l’année 2019, ensuite en invitant sur scène le célèbre et non moins grand danseur Rochdi Belgasmi, résolument libre et provocateur et enfin le jeune Ahmed Rebaï dont elle est parraine depuis qu’elle l’a découvert à la Cité de la culture alors qu’il interprétait sa célèbre chanson ‘‘Ahimou Bi Tounes Al Khadra’’.
Une ambiance très chargée d’émotion
Et c’est dans cette ambiance très chargée d’émotion que Latifa a enchaîné les titres en revisitant son large répertoire au bonheur d’un public conquis d’avance et en interprétant le must de ses nouvelles créations époustouflantes .
Accompagnée par le public, Latifa a chanté ‘‘Lamma Yjibou Sirtek’’ l’une de ses plus belles chansons sorties en 1994, texte de Abdelwahad Mohamed et composition de Khaled Amir et d’enchaîner avec ‘‘Hobbek Hadi’’, ‘‘Bahebbak fi Gharamek’’, ‘‘Matrohchi Baiid’’, ‘‘Migouda’’, ‘‘Narah’’ et tant d’autres belles chansons dont une, très touchante, spécialement dédiée à sa mère.
Pour un retour sur la scène du Théâtre romain de Carthage dans le cadre de la 55e édition de ce festival ce fut un grand événement artistiquement fantastique qui a fait le bonheur de cette artiste qui tient à sa tunisianité comme à ses prunelles et au public qui a été pour le moins gâté par son idole et par une organisation plus que parfaire de cette soirée.
Source : communiqué.
Donnez votre avis