Alors que les hommages au président Béji Caïd Essebsi, décédé hier, jeudi 25 juillet 2019, affluent du monde entier, le prédicateur extrémiste égyptien, Wajdi Ghanim, ami des dirigeants du parti islamiste Ennahdha, a cru devoir se venger d’un adversaire idéologique en insultant sa mémoire.
Les dirigeants du parti présidé par Rached Ghannouchi, dont la proximité avec ce prédicateur proche des Frères musulmans, classée organisation terroriste en Égypte, est de notoriété publique, vont-il réagir à ces insultes proférées le jour même du décès de l’ex-président ou faire semblant de n’avoir rien entendu ?
Dans un post publié sur sa page Facebook, l’extrémiste religieux s’est félicité du décès de Béji Caïd Essebsi et y a vu un châtiment divin infligé à un «kafir» (mécréant), ayant troqué le Coran contre une constitution.
Difficile de tomber plus bas dans l’ignominie et la stupidité.
Rappelons qu’en 2017 Wajdi Ghanim, qui n’a jamais porté Caïd Essebsi dans son cœur, avait tenu un discours violent à l’encontre des Tunisiens libres et progressistes qui ont proposé un projet de loi instaurant l’égalité dans l’héritage entre l’homme et la femme. Ses amis d’Ennahdha, eux-mêmes opposés à ce projet de loi, n’ont pas cru devoir réagir. Ils ont sans doute apprécié. Mais maintenant que ce même Ghanim insulte la mémoire du président Caïd Essebsi, leur principal allié, vont-il continuer faire la sourde oreille ?
L’oeuvre de Caïd Essebsi marquera longtemps la mémoire des générations à venir qui se souviendront de lui, lorsque Wajdi Ghanim sera relégué aux oubliettes avec ses vociférations d’illuminés et ses idées rétrogrades.
En attendant, des centaines de Tunisiens ont réagi à cet affront en défendant le président disparu et en répondant à cet extrémiste religieux, par des commentaires au bas de son statut Facebook. Ils lui ont notamment rappelé tous les crimes commis par les Frères musulmans et les extrémistes religieux en général à travers le monde, en assurant que les Tunisiens sont un peuple civilisé et pacifique. Ils honorent la mémoire de leurs morts, quels que soient leurs bords idéologiques ou politiques, et ils l’ont montré une nouvelle fois, hier et aujourd’hui, en pleurant à l’unisson, islamistes, laïcs et autres, la mémoire de leur regretté président Caïd Essebsi, l’un des plus grands dirigeants que le monde arabo-islamique a connu au cours du dernier siècle.
Les internautes tunisiens ont lancé une campagne sur Facebook pour signaler la page du prédicateur, et la faire fermer par la direction du réseau social, pour propos violents et haineux.
Y. N.
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