Jamila Ksiksi, ancienne députée du parti islamiste Ennahdha et actuelle membre du parti d’Abdelaltif Mekki, a indiqué ce, samedi 16 juillet 2022, avoir été interdite de voyage, tout en dénonçant la violation de ses droits les plus fondamentaux : «Dans mon pays, il n’y a pas de justice, pas de droits, pas de dignité», a-t-elle notamment écrit.
L’ancienne député affirme avoir été empêchée de voyager, sans autorisation judiciaire et dénonce une atteinte à la liberté de circulation : «Dans mon pays, je suis condamné à penser, comprendre et expliquer comme eux, sinon je serai déchu de ma citoyenneté… Dans mon pays, il y a une constitution est effacée et une autre voit le jour, et aucune des deux n’est appliquée…Dans mon pays, il n’y a pas de justice, pas de droits, pas de dignité», lit-on encore dans son post publié depuis l’aéroport, après le départ de l’avion qu’elle s’apprêtait à prendre.
Plusieurs dirigeants islamiste ont aussitôt réagi pour exprimer leur solidarité avec Jamila Ksiksi, à l’instar de Yamina Zoghlami qui a publié ce post : «Tout mon soutien à ma collègue respectable et respectée, ancienne membre du Parlement africain et militante féministe, contre la discrimination et le racisme».
De son côté Abdellatif Mekki, ancien nahdhaoui qui vient récemment d lancer son parti baptisé Amal w enjaz , a également déploré cette interdiction de voyage, en affirmant qu’il s’agit de la seconde fois, que Jamila Ksiksi fait l’objet de cette procédure.
«L’autorité au pouvoir continue d’attaquer de manière flagrante le droit des citoyens à voyager sur la base d’instructions verbales illégales», lit-on dans un communiqué du parti Amal wa enjaz, qui dénonce «une violation des droits humains les plus élémentaires et une restriction des libertés exercée contre les opposants».
Le parti de Mekki, qui a exprimé sa totale solidarité avec sa dirigeante, a également appelé les organisations de défense des droits de l’Homme à se pencher sur les interdictions de voyage et «à prendre des mesures pour dénoncer ces transgressions répétées», ainsi que toute la classe politique «à lutter contre ces dérives dangereuses du pouvoir en place et à poursuivre la lutte pacifique pour restaurer les libertés dans le pays».
Y. N.
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