Colin Bidwell et l’imam Hashmi (Ph. ‘‘Get Surrey’’).
Colin Bidwell, rescapé britannique de la tuerie de Sousse, tente de remonter la pente et de comprendre si l’islam a à voir avec la folie furieuse de Seifeddine Rezgui.
Par Marwan Chahla
Résidant à Windlesham, un village du Surrey, comté du sud-est de l’Angleterre, Colin Bidwell a échappé à la mort, le 26 juin 2015, à Sousse, avec 2 blessures par balles tirées du l’AK-47 du terroriste.
Cet artisan peintre-décorateur de 50 ans, outre ses soins médicaux et sa rééducation physique, a entrepris de compléter ce qu’il appelle sa «renaissance» en ayant recours à l’assistance d’un psychologue pour l’aider à tourner la page de cette expérience douloureuse qui a coûté la vie à 38 touristes étrangers, y compris 30 ressortissants britanniques.
«Je n’ai jamais cessé de me répéter qu’il fallait que je me rende dans une mosquée, pour tenter de comprendre ce qui m’est arrivé à Sousse, le 26 juin dernier», a-t-il déclaré au journal du comté ‘‘Get Surrey’’, ajoutant : «Cela ne voulait en aucun cas dire que j’étais en colère. Non, tout simplement, je ne savais rien sur la religion musulmane. Je voulais donc comprendre, je voulais en savoir plus sur l’islam.»
Colin Bidwell: «Je ne savais rien sur la religion musulmane. Je voulais donc comprendre» (Ph. ‘‘Get Surrey’’).
Navette entre mosquée et église
Dans sa démarche thérapeutique, Colin Bidwell a pris contact avec l’imam Hashmi, responsable de la mosquée Shah Jahan de Woking, à une dizaine de kilomètres de Windlesham. Là, après sa rencontre avec l’imam et son épouse, une femme très active sur le terrain social, notamment dans l’œuvre interconfessionnelle, M. Bidwell avoue que «cela lui a fait le plus grand bien. Dès la première rencontre, je me suis senti très soulagé et j’ai acquis la certitude que j’avais entrepris la meilleure des choses à faire.»
Le rescapé de Sousse s’est également rendu, pour la première fois depuis 10 ans, à l’église de sa paroisse, l’Eglise St Jean le Baptiste de Windlesham.
Pour l’instant, il s’interroge encore sur ce que cette navette entre mosquée et église peut produire comme résultats concrets. «Je ne sais pas où cela pourrait me mener. Si cela peut m’aider à mieux gérer ce qui m’est arrivé à Sousse, ce sera tant mieux. Autrement, aujourd’hui, ma principale préoccupation consiste à tirer le maximum de la chance que j’ai eue d’échapper à la mort et de la joie de continuer de vivre encore avec ma famille», préfère-t-il conclure.
Donnez votre avis